SDF : décès de l’ancien député Joseph Mbah Ndam, bras droit de John Fru Ndi

Le député du Sdf est décédé ce matin à Yaoundé.

L’honorable Mbah Ndam n’est plus. L’ancien député du Social democratic front (Sdf) s’est éteint ce matin des suites de maladie à Yaoundé. D’aucuns ont soupçonné le coronavirus, mais la communication du Sdf a démenti cette information. A en croire Jean Robert Wafo, le ministre de la communication et porte-parole du parti de Ni John Fru Ndi, le conseiller juridique du Sdf souffrait depuis trois ans de maladie. Sans détails. Mbah Ndam n’avait déjà pas été aperçu à la dernière audience du Conseil constitutionnel dans le cadre du contentieux post-électoral pour lequel il défendait la cause de son parti, en espérant lui-même être réélu dans le Momo.

L’homme n’a pas pu être réélu lors du dernier scrutin du 9 février 2020. La faute aux sécessionnistes qui règnent dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest depuis novembre 2016. Ces combattants armés qui ont séquestré deux jours durant leur élu en 2017 dans son domicile de Batibo, exigeant de lui qu’il démissionnât de l’Assemblée nationale, pour accompagner la lutte pour la sécession dans laquelle ils sont engagés. L’ancien vice-président de la Chambre basse du parlement avait fini par céder, et donné son accord de principe, avant de se dédire une fois parvenu à Yaoundé. Un affront que les « Ambazoniens » n’avaient pas digéré.

Un héros au sein du SDF

Et à l’occasion des élections municipales et législatives dernières, le parti de John Fru Ndi avait annoncé son désistement, avant que le leader du parti ne décide unilatéralement d’investir tous les anciens élus. A l’exception d’Awudu Mbaya du Donga Mantung qui avait jeté l’éponge, arguant qu’il ne pouvait pas s’engager dans une élection, sans être capable d’aller battre campagne sur le terrain ; et surtout, « les électeurs sont soit mort, soit ont abandonné leur terroir, soit ne peuvent pas se mobiliser pour la campagne électorale ou aller voter», s’était justifié l’ancien questeur. Mais Mbah Ndam dont la résidence à Batibo a été incendiée, et les autres s’étaient contentés de la candidature. Et n’ont pas été élus. Le Sdf s’en sort avec cinq députés. Les 13 autres postes en jeu dans les 11 circonscriptions électorales où le scrutin législatif a été repris dans les deux régions en crise, étant revenus au Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti au pouvoir.

Ainsi s’achevait la carrière parlementaire de celui qui a rejoint le navire du Suffer don finish en 1991, quelques mois après la création du parti. Le natif de Batibo sera élu comme tous les premiers députés du Sdf, en 1997. Depuis lors, le membre de la cellule nationale des conseillers du Sdf avait été réélu. Jusqu’à 2020. De 1997 à 2007, Mbah Ndam a été président du Groupe parlementaire du Sdf à l’Assemblée nationale, avant de céder le poste à Joseph Banadzem (du Donga-Mantung) qui l’a précédé il y a quelques mois en 2019, dans l’au-delà. Pour devenir vice-président de l’Auguste Chambre. La crise sécessionniste qui sévit dans la partie dite anglophone du pays a eu raison de la volonté de l’un des hommes clés du système Fru Ndi, de poursuivre la partie à l’Assemblée nationale. Joseph Mbah Ndam quitte ainsi la terre des hommes, comme un héros contraint à la lâcheté.

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