APE Cameroun- Grande Bretagne : les cinq conditions du gouvernement

Selon une étude réalisée par le cabinet allemand BKP Economic Advisor, le Cameroun doit entre autres exiger : la révision de l’offre d’accès au marché camerounais, l’inclusion de l’investissement et des services, la prise en charge par le royaumes Uni des mesures de compensation des manques à gagner induits par la signature de l’accord bilatéral, à venir.

APE Cameroun- Grande Bretagne : les cinq conditions du gouvernement

L’un des points inscrits à l’ordre du jour de la première session du comité de suivi et de coordination des négociations d’un Accord de Partenariat Economique bilatéral Cameroun-Royaume Uni (RU) de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord, tenue à Yaoundé le 11 juin denier, était : « la présentation synthétique du rapport final de l’étude sur l’état des lieux et les perspectives des relations commerciales, économiques et financières entre le Cameroun et le Royaume Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord ». Ainsi, l’étude réalisée par le cabinet allemand BKP Economic Advisors et dont Défis Actuels a pu avoir quelques extraits, recommande cinq points sur lesquels le Cameroun devra axer ses négociations dans le cadre de l’APE Cameroun RU.

Révision de l’offre d’accès au marché camerounais

En effet, selon l’étude sus évoquée, l’un des points sur lequel le Cameroun va devoir asseoir les négociations porte sur : « la révision de l’Offre d’Accès au Marché (OAM) au marché camerounais, par rapport à celui qui avait été conclue dans le cadre de l’Accord de Partenariat Economique (APE) bilatéral signé avec l’Union Européenne ». Ce d’autant plus qu’il est question que cette OAM permette une « meilleure cohérence avec les objectifs de développement, notamment la protection du tissu industriel local existant et potentiel, la préservation des recettes fiscales et la protection de l’environnement et de la santé des populations », cependant, précise l’étude, tout devra se faire, « en restant compatible avec les règles de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMC) ».

Investissement et services

La deuxième recommandation de l’étude repose sur le fait qu’il est important pour les négociateurs camerounais, de demander : « l’inclusion de l’investissement et des services dans l’APE avec le Royaume Uni, suivant le modèle de l’APE Cameroun Union Européenne ». Notamment, indique le document, « à travers une libéralisation progressive et séquencée des services du Cameroun, une exploitation idoine des opportunités sur différentes chaînes de valeurs, conformément aux flexibilités offertes par l’accord général sur le commerce des services de l’OMC ; avec possibilité d’opter pour une période transitoire et des clauses de rendez-vous pour ce volet ».

Prise en charge des manques-à-gagner par le RU

Relativement à la compensation de l’impact fiscal, l’étude suggère au gouvernement, « la prise en charge par le Royaume Uni des mesures de compensation des manques-à-gagner qui seraient induits par la mise en œuvre de l’APE Cameroun-RU ». Compte tenu de ce qu’il s’agit d’une exigence dans l’APE Cameroun-RU dont le RU est partie avant le Brexit, souligne l’étude.

Soutien des secteurs à fort potentiel d’exportation

L’un des aspects sur lequel le Cameroun n’entend pas lâcher du lest, porte sur le renforcement des capacités de l’économie camerounaise. A ce sujet, l’étude suggère à l’Etat que l’APE Cameroun-RU « prévoie des mesures chiffrées de renforcement des capacités de l’économie camerounaise, notamment pour soutenir les secteurs à fort potentiel d’exportation ». Concrètement, il est question de « renforcer le volet développement et investissement de l’accord et de le rendre concret, par rapport à l’APE actuel avec l’UE dans le cadre duquel trop peu d’actions ont été jusqu’ici menées sur son volet partenariat pour le développement », peut-on lire dans le document. Cette recommandation est d’autant plus importante en ce sens qu’elle permettra, selon l’étude, « non seulement de rendre cet accord très bénéfique pour le Cameroun, mais aussi en même temps, de donner au RU une plus grande importance comme partenaire commercial, avec une moins forte concentration des produits d’exportations vers ce pays, à travers des investissements et la promotion des produits à fort potentiel d’exportation, la levée de certaines contraintes aux exportations ».

Conclure un accord sur la banane avant la période transitoire

En ce qui concerne la banane, l’un des produits phares exportés vers le RU, l’étude recommande que « l’APE Cameroun-RU soit conclu avant la fin de la période transitoire de l’éventuel Brexit ». L’enjeu principal étant que pour le Cameroun, en cas de Brexit sans APE Cameroun-RU, l’impact risque d’être important sur les exportations de la banane camerounaise vers le RU. Il convient de noter que la banane représente plus de 99 % des produits qui seront assujettis à un tarif douanier non nul à l’entrée du marché du RU, explique un expert en commerce international. Bien plus, poursuit cet expert, les exportations de bananes vers le RU représentent 13 % des exportations totales de bananes du Cameroun. Ainsi, « la non signature de l’APE Cameroun-RU avant la fin de la période transitoire du Brexit pourrait avoir d’importants impacts négatifs sur les exportations de bananes, estimés à près de 6,53 milliards de francs CFA », selon l’étude.

Junior Matock (Par Défis Actuels)

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