Ambiance : la victoire de la ferveur populaire

Le public camerounais a massivement accompagné toutes les équipes qui ont pris part à cette 33ème fête du football africain.

La CAN 2021 restera marquée par la bousculade mortelle quia entaché l’organisation en marge du match Cameroun-Comores le24 janvier 2022. Mais cet incident qui a fait huit morts trahissait une folle envie des masses populaires d’assister aux rencontres de la 33ème édition de la CAN. D’ailleurs, face à la presse, le président de la CAF Patrice Motsepe indiquera que « les portes qui devaient être ouvertes étaient fermées ». La faute à des agents de police débordés par une foule surexcitée. Narcisse Mouelle Kombi, le président du Comité local d’organisation de la CAN (COCAN), avait clairement reconnu dans le rapport qu’il a dressé des événements macabres que « les premiers éléments d’information disponibles indiquent que cet incident mortel a été provoqué par un afflux massif et tardif des spectateurs au stade. En effet, alors même que les portes d’accès étaient ouvertes dès 15h, plusieurs spectateurs se sont déportés au stade vers 18 heures, en dépit de la mesure exceptionnelle prise par le gouvernement, à savoir la fermeture des écoles et des services publics dès 14 heures, pour permettre au plus grand nombre de prendre part aux matchs de la CAN 2021 ».

C’est que c’est un peuple « affamé » qui a accueilli la CAN 2021. Deuxième événement du genre tenu au Cameroun, il arrive 50 ans après la première expérience, dans un contexte marqué par une crise profonde que traverse le football camerounais ; avec un éternel processus électoral ouvert depuis juin 2013 et qui a renvoyé les acteurs plutôt devant les prétoires et les bureaux administratifs que dans les stades. Privant un peuple de footballeurs de sa « drogue».

Du coup, la chronique négativiste du stade d’Olembe qui a entretenu le spectre de l’annulation de la CAN camerounaise pendant des mois, voire des années, a nourri une envie démesurée chez les Camerounais, que seul le coronavirus a cassée, obligeant la CAF à imposer une jauge à 80% des capacités des stades. A Yaoundé, les billets d’accès pour le match d’ouverture avaient été arrachés comme des bouts de pain en quelques jours. Puis les organisateurs baisseront la garde. Et dès la veille de l’ouverture, Yaoundé et l’ensemble du pays vibraient au rythme de la CAN. Pas un pas sans rencontrer un supporter. Les couleurs des Lions indomptables dominent, notamment la couleur verte. Parfois l’on vole au secours ou vend ses talents aux pays amis. Dépassant ce seuil à la faveur et l’invincibilité des Lions indomptables, et de l’émerveillement de jeunes nations comme les Comores ou la Gambie qui se sont avérés être des jeunes loups aux dents longues. L’enjeu et l’émotion commandant la raison, on a vu un public camerounais apprendre l’hymne national de l’Egypte en quelques heures, pour accompagner les Pharaons contre une Côte d’ivoire «cousine » mais un peu « capricieuse »,selon un partisan de la « guerre amicale » Cameroun-Côte d’ivoire. Sifflets, vuvuzelas créent le vacarme sur l’ensemble du pays, avec un peu plus d’intensité les jours des matchs de l’équipe locale. Aux entrées des stades, la foule est plus dense et est multipliée aux environs des stades où sont érigés des fans zones de fortune.

Mais l’ambiance était encore plus animée dans les fans zones officiels et officieux érigés dans les enceintes des municipalités. Comme à l’hôtel de ville de Yaoundé, au lieu-dit Rond-point Express, lieu choisi par la mairie de Yaoundé 6, ou encore au village des Lions indomptables érigé par le Collectif des anciens Lions indomptables, à la Poste centrale de Yaoundé. Le petit commerce se porte bien. L’alcool coule à flot. Les mesures barrières sont aux oubliettes. « L’ambiance dans le Fan zone est presque la même que dans les stades, et est même plus agréable ici. Il n’y a pas de tracasseries policières où on va barrer la route et on va à pied ; on n’a pas besoin de ticket pour entrer ici. Avec le peu d’argent qu’on a, on peut s’acheter de la bière entre amis et savourer pendant le match », justifie Eric, un habitué de fans zones. Son expérience du premier match à Olembe l’a détourné vers «ces stades d’un autre genre où l’écran géant donne l’impression d’être au stade »

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