mardi, décembre 16, 2025
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Le Cameroun assure 46,3 % du Produit Net Bancaire de la CEMAC en 2024

En 2024, les banques camerounaises ont généré 708,7 milliards de FCFA de Produit Net Bancaire, soit 46,3 % du total régional estimé à 1 532 milliards de FCFA. Les données du rapport 2024 de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), publié récemment, confirment le rôle systémique du Cameroun dans l’équilibre et la dynamique du système bancaire communautaire.

Selon le rapport annuel 2024 de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), le Produit net bancaire cumulé des établissements de crédit de la CEMAC s’établit à 1 532 milliards de FCFA à fin décembre 2024. Ce niveau marque une progression de 131,5 milliards de FCFA par rapport à l’exercice 2023, soit une hausse annuelle de 9 %.

Cette évolution globale masque toutefois des dynamiques nationales contrastées. En rythme annuel, la croissance du PNB atteint 7 % au Cameroun, 26 % au Congo, 8 % au Gabon et 13 % en Guinée équatoriale, tandis que le Tchad et la République centrafricaine enregistrent respectivement des replis de 1,2 % et 1 %. Dans cet ensemble hétérogène, le Cameroun conserve une trajectoire de progression régulière, sans à-coups, qui renforce sa position centrale.

Le Cameroun concentre près de la moitié du PNB communautaire

Avec un PNB de 708,7 milliards de FCFA en 2024, les banques opérant au Cameroun génèrent à elles seules 46,3 % de la richesse bancaire produite dans l’ensemble de la CEMAC. Cette proportion place largement le pays devant le Gabon, qui capte 21,2 % du total régional, et le Congo, avec 17,8 %. Le Tchad, la Guinée équatoriale et la République centrafricaine ferment la marche avec des parts nettement plus modestes.

Ce poids traduit la profondeur du marché bancaire camerounais, à la fois par la taille de son économie, la densité de son tissu d’entreprises et le volume des opérations financières traitées. Il confirme aussi que les évolutions observées au Cameroun ont un effet direct sur les équilibres globaux du système bancaire communautaire.

La relation avec la clientèle reste le premier moteur

Dans la structure du PNB régional, les opérations avec la clientèle — c’est-à-dire les revenus tirés principalement des crédits accordés et des services bancaires facturés aux clients — représentent 44,5 % en 2024. Douze mois plus tôt, cette part atteignait 46,8 %, signe d’un léger rééquilibrage vers d’autres sources de revenus, sans remise en cause de leur rôle central.

La marge issue de ces opérations progresse néanmoins en valeur absolue. Elle passe de 655,2 milliards de FCFA à fin décembre 2023 à 681,9 milliards de FCFA un an plus tard, soit une hausse de 26,7 milliards de FCFA, équivalente à 4 %. Le Cameroun capte 45,9 % de cette marge, pour un montant de 313 milliards de FCFA, confirmant sa place de principal marché de crédit et de services bancaires de la sous-région.

Une forte contribution camerounaise à la dynamique financière

La marge sur opérations financières, qui correspond aux revenus générés par la gestion des ressources à long terme des banques — comme les emprunts, les dettes subordonnées ou les placements financiers — connaît une évolution marquée en 2024. À l’échelle de la CEMAC, elle progresse de 339,7 milliards de FCFA à 429,1 milliards de FCFA, soit une augmentation de 26,3 % en un an.

Cette progression est largement imputable aux banques camerounaises, qui enregistrent à elles seules une hausse de 55,9 milliards de FCFA, correspondant à une croissance de 30,2 %. Cette performance conforte le rôle du Cameroun dans la structuration financière de la zone, notamment à travers sa capacité à mobiliser et à gérer des ressources financières de long terme.

Le recul du crédit-bail, un point de fragilité identifié

À l’inverse, la marge issue des opérations de crédit-bail, qui représente environ 1 % du PNB régional, recule fortement en 2024. Elle s’établit à 10,2 milliards de FCFA, en baisse de 47,6 % par rapport à l’année précédente. Cette contraction est principalement observée au Cameroun, où la marge chute de 12,9 milliards de FCFA, soit un repli de 73,6 %.

Le crédit-bail, qui permet aux entreprises de financer des équipements sans les acheter immédiatement, constitue un outil important pour l’investissement productif. Sa contraction au Cameroun signale un ralentissement de ce mode de financement, avec des implications potentielles pour certains secteurs économiques.

Les commissions progressent, mais à un rythme modéré au Cameroun

La marge sur opérations diverses, alimentée principalement par les commissions perçues sur les opérations de change, les chèques et autres services, atteint 466,4 milliards de FCFA en 2024, contre 409 milliards de FCFA un an plus tôt. Cette hausse de 8,2 % profite à plusieurs places bancaires.

Au Cameroun, la progression est plus contenue, avec une augmentation de 6,8 milliards de FCFA, soit 4 %. Ce rythme modéré contraste avec les hausses plus marquées observées dans certains pays voisins, mais il s’inscrit dans une dynamique de stabilité, en cohérence avec la maturité du marché bancaire national.

Un déficit de trésorerie qui s’accentue

Les opérations de trésorerie et interbancaires, qui retracent les échanges de liquidités entre banques, demeurent déficitaires à l’échelle régionale. Le solde négatif passe de 22,9 milliards de FCFA en 2023 à 55 milliards de FCFA en 2024, selon la COBAC.

Au Cameroun, ce déficit s’aggrave, passant de 9,9 milliards à 27,7 milliards de FCFA. Cette évolution traduit des tensions accrues sur la gestion de la liquidité bancaire, dans un contexte régional marqué par des déséquilibres persistants entre excédents et besoins de financement.

Une meilleure maîtrise des charges dans la durée

Malgré la hausse des frais généraux, qui atteignent 710,8 milliards de FCFA en 2024 contre 692 milliards de FCFA un an plus tôt, le secteur bancaire de la CEMAC améliore son efficacité globale. Le coefficient net d’exploitation, qui mesure le rapport entre les charges et le PNB, recule de 49,4 % à 46,4 % entre 2023 et 2024, soit une amélioration de 300 points de base.

Cette évolution signifie que, globalement, les banques parviennent à mieux contrôler leurs coûts par rapport aux revenus générés. Compte tenu du poids du Cameroun dans le PNB régional, cette amélioration reflète en grande partie les ajustements opérés sur la place bancaire camerounaise.

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