Le projet solaire de Garoua, annoncé depuis plusieurs exercices budgétaires mais jusque-là porté par le seul développeur EB Solaire S.A., connaît une mutation. Présenté dans le programme de performance 2026 du ministère de l’Eau et de l’Énergie, défendu fin novembre devant le Parlement, le projet a enregistré au cours de l’année qui s’achève, l’arrivée d’EDF Cameroun, filiale du groupe français Électricité de France. « Ce projet qui était porté uniquement par la société EB SOLAIRE SA, connaît désormais la participation de la société EDF Cameroun qui est chargée d’accélérer son développement », a révélé le ministère de l’Eau et de l’énergie.
Selon ce document budgétaire, le projet repose sur la construction d’une centrale solaire photovoltaïque d’une puissance initiale de 50 MWc, dimensionnée pour être portée jusqu’à 60 MWc. Le dispositif comporte également un système de stockage par batteries, indispensable pour lisser la production et garantir une fourniture plus stable, notamment le soir lorsque les panneaux cessent de produire. L’ensemble est prévu à proximité immédiate de l’aéroport international de Garoua, sur un périmètre arrêté depuis les premières études.
«Le Ministre de l’Eau et de l’Energie a signé un Accord-Cadre de développement avec la société EDF Cameroun en sa qualité de mandataire de EB SOLAIRE. L’actualisation des études est en cours». Dans le langage administratif, être mandataire signifie agir au nom du développeur initial pour conduire, coordonner et structurer la poursuite du projet.
Le choix d’EDF Cameroun n’est pas anodin. L’entreprise dispose déjà d’une expérience opérationnelle sur le terrain au Cameroun. Elle a notamment réalisé en 2022 l’installation de centrales solaires sur mesure pour la Société Générale Cameroun, destinées à assurer l’alimentation de plusieurs agences à Yaoundé et Douala. Sa maison mère est également impliquée dans des projets majeurs tels que le barrage de Nachtigal, ou encore celui de Kikot Mebe
Bien que les contours financiers du partenariat entre EDF et EB Solaire S.A., entité créée au Cameroun par l’italien Enerray, n’aient pas encore été dévoilés, l’arrivée d’EDF constitue un renfort de poids. Surtout si l’on se rappelle que le projet est dans les starting blocks depuis 2021. En effet, c’est le le 13 juillet de la même année, que EB Solaire a signé une convention d’investissement avec l’ancienne directrice générale de l’Agence de promotion des investissements (API), Marthe Angeline Minja.
Ce type de convention, prévu par la loi du 18 avril 2013 sur les incitations à l’investissement privé, ouvre l’accès à plusieurs facilités : allègements fiscaux, exemptions douanières et garanties administratives visant à favoriser la mise en œuvre de projets structurants. Ces avantages avaient permis à EB Solaire de sécuriser un site de 70 hectares à Garoua et de lancer les études préliminaires d’une centrale destinée à renforcer un réseau public souvent mis sous tension dans le Nord.







