Selon le projet de loi de finances, les subventions destinées aux entreprises publiques vont passer de 1,5 milliard de FCFA en 2025 à 152,26 milliards de FCFA en 2026. Soit une hausse de 150 milliards FCFA, en valeur absolue et 10 50%, en valeur relative. Cette hausse significative qui n’est pas étayée par la moindre explication des décideurs, intervient dans un contexte ou le gouvernement camerounais multiplie les initiatives pour faciliter le retour de la performance, mais aussi de la rentabilité dans ces entreprises considérées comme des gouffres a sous pour les finances publiques.
Depuis le 18 juillet 2025, date correspondant à la publication de l’ordonnance présidentielle les rendant éligibles aux incitations à l’investissement, elles ont désormais droit aux avantages garantis par cette mesure de promotion de l’investissement.
Un coup de pouce de plus pour des entreprises qui cumulent d’importantes pertes, depuis plusieurs années, ce qui a entraîné des recapitalisations et autres formes d’appui financier. En 2021, un document annexé à la loi de finances indiquait déjà que les quarante-quatre entreprises publiques camerounaises avaient accumulé 224 milliards de FCFA de pertes entre 2017 et 2019.
Cette situation a conduit la présidence de la République à appeler, dans une circulaire relative à la préparation du budget 2025, à un encadrement plus strict des subventions. La circulaire insiste sur l’obligation d’évaluer les besoins réels des établissements et d’examiner l’exécution de leurs précédents budgets. Elle rappelle aussi que chaque ministre doit transmettre au chef de l’État un rapport annuel sur la situation des entités dont il assure la tutelle technique, conformément aux prescriptions légales.
Baisse continue des subventions aux entreprises privées
Les entreprises privées évoluent dans un sens exactement inverse, avec un recul des montants inscrits, qui passent de 7,606 milliards de FCFA en 2025 à 5,025 milliards de FCFA pour 2026. Ces évolutions interviennent après une année 2024 marquée par un resserrement général des transferts directs de l’État, tel que l’a établi la Chambre des comptes dans ses dernières publications. Le rapport indique que les entreprises publiques ont vu leurs subventions diminuer de manière sensible, passant de 17,68 milliards de FCFA en 2023 à 14,06 milliards de FCFA en 2024.
La différence atteint 3,62 milliards de FCFA, ce qui correspond à un repli de 20 %. Les entreprises privées ont connu une contraction encore plus marquée, leurs dotations chutant de 20,31 milliards de FCFA en 2023 à 14,51 milliards de FCFA en 2024. L’écart de 5,8 milliards de FCFA représente une baisse de 30 %.







