Le 29 novembre 2025, lors de la présentation de son projet de budget à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Eau et de l’Énergie a indiqué qu’environ 479 milliards FCFA ont déja été déposés au 31 octobre 2025 sur le compte logé à la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Cette enveloppe provient de la ligne de soutien de 47,88 FCFA prélevée sur chaque litre de carburant vendu dans le pays, introduite en 2020 pour contribuer à l’apurement de la dette de la Société nationale de raffinage (Sonara), évaluée alors à 1 000 milliards FCFA.
Cette communication intervient près d’un an après celle du 4 décembre 2024, lorsque le même membre du gouvernement déclarait devant les députés que 353 milliards FCFA avaient été collectés au 31 octobre 2024. À la même période en 2023, ce compte affichait 270 milliards FCFA, contre 194,7 milliards FCFA en 2022, selon les chiffres fournis par le ministre. Ce dispositif avait été créé pour soutenir la dette de la Sonara.
Cette taxe a été instituée au lendemain de l’incendie du 31 mai 2019, qui a contraint la Sonara à suspendre toute activité de raffinage et à ne plus honorer ses engagements dans les délais. Pour rassurer les créanciers, l’État et la Sonara ont engagé des conventions de restructuration et de remboursement avec les banques et les négociants pétroliers, parallèlement à l’ouverture du compte de soutien à la BEAC.
Alors que les remboursements se poursuivent, le gouvernement prépare désormais la réhabilitation complète de la raffinerie. Le Programme économique, financier, social et culturel de l’exercice 2026, présenté le 26 novembre 2025 par le Premier ministre Joseph Dion Ngute, chiffre ce chantier à 300 milliards FCFA. Le montant découle d’une étude de faisabilité confiée au groupe français Axens et lancée officiellement le 19 mars 2025 lors d’une réunion à Limbé.
Axens devait conduire pendant quarante-deux semaines un avant-projet sommaire incluant une analyse de marché, une étude technico-financière complète, la définition de la future capacité de traitement et la préparation des documents techniques nécessaires. Cependant, des diagnostics antérieurs, réalisés par le cabinet Ekium et cités par l’agence Argus, estimaient que 75 % des installations étaient récupérables, 8 % définitivement perdues et 17 % en cours de vérification.







