La plateforme de délivrance en ligne des visas d’entrée au Cameroun a généré, au 30 septembre 2025, 411 439 visas payants représentant 46,873 milliards FCFA de recettes publiques, auxquels s’ajoutent 34 508 visas gratuits. Ces données sont issues du Programme économique, financier, social et culturel du gouvernement pour l’exercice 2026 présenté à l’Assemblée nationale le 26 novembre 2025 par le Premier ministre, Joseph Dion Nguté.
Ce volume marque une progression notable. Pour mémoire, le ministère des Relations extérieures rappelait qu’entre avril 2023 et octobre 2024, l’e-visa avait permis de collecter 29 milliards FCFA en dix-huit mois. La hausse correspond à l’accélération du traitement et à l’élargissement du dispositif.
L’e-visa est un système de demande dématérialisée permettant au voyageur de solliciter son autorisation d’entrée sans dépôt physique de passeport. Le processus repose sur une plateforme centralisée qui collecte, analyse et valide les dossiers, réduisant les files d’attente en ambassade et limitant les risques de falsification grâce à la traçabilité numérique.
Cette montée en charge accompagne le chantier de transformation digitale engagé à Yaoundé depuis avril 2024, avec la construction d’un centre technologique intégrant un data center et un système informatique unifié destiné à standardiser les procédures consulaires. Sur le réseau extérieur, 44 postes diplomatiques et consulaires sont déjà équipés.
Sur le territoire, 19 postes-frontières sur les 25 prévus en première phase disposent des nouveaux terminaux nécessaires à l’identification et au contrôle automatisé. Les autorités reconnaissent l’existence de dysfonctionnements ponctuels, mais mettent en avant un traitement plus rapide et une sécurisation accrue des flux.
L’usage de l’e-visa s’inscrit dans une tendance continentale. Près de 30 pays africains ont adopté une solution similaire, dont le Rwanda, le Kenya, l’Éthiopie, l’Afrique du Sud, le Maroc, l’Égypte ou la Tanzanie.
Certains États, tels que le Bénin ou la Gambie, ont opté pour des régimes d’entrée simplifiés pour les ressortissants africains afin de fluidifier les échanges régionaux. Dans ce contexte, la performance du Cameroun illustre l’intégration progressive du pays dans les standards numériques de gestion des mobilités, tout en renforçant une source de recettes non fiscales devenue significative.







