L’Académie du Bonheur du Cameroun passe à l’étape institutionnelle. Le 6 décembre 2025, le mouvement organise sa première Assemblée générale constitutive. L’objectif affiché est simple : « Fonder officiellement l’Académie du Bonheur et définir sa stratégie pour 2026 ». Le programme s’étale l’après-midi, de l’accueil des participants à la signature de la Charte du Bonheur. Chaque séquence vise à donner un cadre clair à une initiative née en ligne et devenue, en quelques mois, un espace de solidarité.
La transition entre le groupe WhatsApp « Tout le monde a droit au bonheur », actif depuis avril 2025 et animé par Jean-Paul Tchomdou, et une structure formelle devient l’enjeu central. Près de 600 membres y échangent depuis le Cameroun, l’Europe, l’Amérique et d’autres pays africains. Les organisateurs décrivent « un laboratoire d’idées, de solidarité et de soutien quotidien ». Le passage à une association vise à stabiliser cette dynamique. « L’effervescence de ce groupe et la profondeur des échanges ont fait émerger un besoin naturel : donner une structure officielle, un cadre durable et une orientation stratégique à ce mouvement », nous confie Jean-Paul.
La démarche s’inscrit dans une tendance mondiale. Le Bhoutan s’appuie depuis plusieurs années sur le Bonheur National Brut : « Avec 33 indicateurs, le BNB guide toutes les politiques publiques. » Le Danemark suit une logique proche avec le Hygge, une culture de simplicité et d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Ces références servent de repères pour l’Académie du Bonheur, qui veut inscrire le bien-être comme valeur citoyenne.
Le contexte camerounais pèse dans cette évolution. Les organisateurs décrivent « pression économique, stress professionnel, fatigue psychologique, instabilité sociale, conflits familiaux et sentiment de solitude ». Les données internationales citées dans le document indiquent que « près d’un travailleur sur deux déclare vivre du stress quotidien ». L’Académie veut intervenir sur ces vulnérabilités en proposant des outils de gestion émotionnelle, de cohésion familiale et de qualité de vie au travail. La vision annoncée est directe : « Faire du Cameroun une société où le bien-être, la bienveillance, la responsabilité émotionnelle et l’épanouissement deviennent des valeurs citoyennes. »
L’Assemblée générale doit poser les bases juridiques le 6 décembre prochain. Pendant ce jour, les membres vont examiner et valider les statuts et le règlement intérieur. Des masterclass vont meubler ce rendez-vous. Élise Bonga et Nelly Nana ouvrent la séquence avec « Être heureux en contexte difficile : Comment garder la lumière quand tout semble s’éteindre ? », un module centré sur la résilience. Une autre masterclass suit, « Art de vivre & Joie de célébrer », animée par Guy Guesselé, présenté comme un symbole « de l’art d’apprécier les plaisirs simples de la vie ». Il s’agira d’« un moment solennel, convivial et symbolique ».







