jeudi, novembre 6, 2025
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Gouvernance : le président appelé à plus de leadership

Entre corruption et scandales financiers, contre-performance des administrations publiques ou encore pauvreté galopante, l’action du chef de l’Etat est plus qu’attendue pour frapper du poing sur la table.

Il est considéré comme une énigme pour de nombreux Camerounais, y compris pour certains de ses ministres, tellement ses sorties sont rares. Paul Biya s’adresse uniquement deux fois l’an à la nation. A l’occasion de la célébration de la fête de la jeunesse et à la veille du nouvel an. En dehors de ces circonstances, difficile d’entendre le président de la République. Le silence du dirigeant fait l’objet de plusieurs curiosités, même scientifiques. « Les silences de Paul Biya : analyse d’une communication de pouvoir », ouvrage paru en 2019 sous la plume du journaliste François-Marc Modzom, confirme bien ce mythe dans la manière de gouverner.

Mais pour bon nombre d’observateurs, il est temps pour l’homme politique de rompre avec ce silence pour impulser un dynamisme, mieux une reddition des comptes au sein de l’appareil gouvernante. Car, il semble absent. Le dernier remaniement du gouvernement date du 4 janvier 2019. Le président n’a pas non plus tenu de conseil ministériel depuis cette période. Or, plusieurs indicateurs de gouvernance ne sont pas au vert.

En matière de corruption par exemple, le Cameroun occupe la 143e place, sur 180 économies dans le classement 2024 de Transparency International. Le pays figure donc parmi les plus corrompus avec un indice de moins de 26 sur une échelle de 100. Des scandales financiers tels que la gestion des fonds covid, de la CAN, ou encore l’affaire Glencore, ont révélé des fautes de gestion graves comme l’attestent des rapports de la Conac. Mais les administrés attendent toujours des sanctions à la hauteur des manquements tandis que la situation sociale se dégrade. Sur 28 millions d’habitants, plus de 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, soit près de 40 % de la population selon la Banque mondiale. Le nombre de pauvres a bondi de 66 % depuis le début des années 2000.

Dans le même temps, le pays projette depuis plusieurs années, d’atteindre un taux de croissance à deux chiffres. Mais il stagne toujours autour de 4%. Les objectifs de croissance seront difficilement atteints dans le contexte actuel selon plusieurs analyses. « En 2023, le PIB/habitant n’était que de 1 674 $US soit une hausse minable de 198$US ou 13,41% en 15 ans, c’est-à-dire une croissance moyenne annuelle de 0,9% qui est largement inférieure à la croissance démographique annuelle pas loin de 3%.

En 2023, le PIB/habitant des pays à revenu intermédiaire était de 6 267 $US avec 2 414 $US pour la tranche inférieure. Il est donc clair qu’au rythme actuel et prévisible, l’écart de croissance du PIB par rapport à la tranche intérieure étant de 740 $US, il faut une cinquantaine d’années pour y parvenir », soutient Babissakana, expert financier dans une lettre adressée à Paul Biya en novembre dernier.

Pour une meilleure efficacité, des critiques espèrent la fin du laxisme et un leadership visible du président de la République durant le nouveau mandat. Même si pour Edmond Biloa, cadre du RDPC, « il ne faut pas interpréter le silence comme étant le manque de parole. Parler c’est transmettre des idées, ne pas parler c’est aussi parler ».

PAR LA REDACTION

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