Ce mardi 23 septembre 2025, amphithéâtre 300 de l’Université de Yaoundé I. La salle est comble. Étudiants, enseignants et personnels administratifs découvrent un outil qui pourrait transformer leur quotidien : le paiement digital des droits universitaires via MTN Mobile Money. Une innovation portée par Mobile Money Corporation (MMC) en partenariat avec l’institution, avec un mot d’ordre martelé : rapidité, sécurité et transparence.
Le principe est simple : l’étudiant se connecte sur le portail uy1.univpay.cm, saisit son numéro de matricule, choisit le type de paiement – préinscription, droits partiels ou frais complets – puis valide l’opération avec MoMo. Quelques secondes plus tard, un reçu numérique est généré, consultable à tout moment. Fini les longues files d’attente devant les guichets et les incertitudes sur la validation des paiements. « Nous voulons simplifier la vie des étudiants et moderniser la gestion administrative », affirme Alain Nono, CEO de MTN Mobile Money.
Une réponse aux réalités sociales et technologiques
La digitalisation du paiement des droits universitaires dépasse la seule question de confort. Elle répond aussi à un défi d’équité. Pour les étudiants résidant en zones rurales, loin des caisses universitaires, l’initiative représente un gain de temps et d’argent considérable. Plus besoin de parcourir des kilomètres pour déposer un reçu ; un simple téléphone portable suffit. Le professeur Jean Njoya, vice-recteur chargé des affaires académiques, souligne l’importance de cette adaptation : « C’est un outil qui rapproche l’université des réalités technologiques de nos jeunes et qui s’inscrit dans la massification de l’enseignement supérieur ».
Au-delà des étudiants, l’université elle-même est gagnante. Le système assure une traçabilité complète des transactions grâce à des tableaux de bord dynamiques et des rapports détaillés par faculté et département. Le risque de fraude est réduit, la transparence des encaissements renforcée. Dans un contexte où les critiques sur la gestion des fonds universitaires ne manquent pas, l’outil devient un instrument de crédibilité et de gouvernance financière.
Inclusion financière et rôle de MTN
Ce partenariat illustre aussi l’essor du mobile money au Cameroun. Avec moins de 20 % de la population disposant d’un compte bancaire, le téléphone est devenu la première porte d’accès aux services financiers. Factures, transferts d’argent, achats quotidiens : MoMo s’installe désormais dans la sphère académique. MTN, déjà présent dans presque toutes les universités publiques – de Douala à Dschang, en passant par Maroua et Buea – confirme son rôle de catalyseur de l’inclusion financière. Si l’initiative est largement saluée, quelques interrogations subsistent chez les étudiants. Sécurité des transactions, fiabilité du système en cas de panne, remboursement en cas d’erreur : autant de préoccupations légitimes. MTN se veut rassurant. « Nos infrastructures ont été renforcées, et des mécanismes de gestion des désagréments sont prévus », assure la firme.
Une réforme qui dépasse l’université
L’enjeu est national. En généralisant ce mode de paiement, le Cameroun harmonise ses procédures universitaires et modernise son système éducatif. Plus qu’une simple innovation administrative, le paiement digital des droits universitaires traduit l’adaptation d’un secteur clé de l’économie à la révolution numérique. Pour les étudiants, c’est aussi la preuve que la digitalisation n’est pas un concept abstrait, mais un levier concret pour alléger leurs charges et valoriser leur temps.