La Confédération nationale des producteurs du coton du Cameroun (CNPC-C) vient de relancer sa campagne d’approvisionnement en intrants agricoles avec un appel d’offres portant sur 52 000 tonnes, évaluées à près de 40 milliards de FCFA. L’enjeu est de garantir la réussite de la campagne 2025/2026 et relancer la dynamique de croissance de la filière coton qui a connu une 2e baisse consécutive de sa production au cours de l’année 2024.
« La Campagne 2024-2025 au Cameroun a été une campagne impactée par les aléas climatiques. Pour une prévision attendue de 360 000 tonnes, la filière coton camerounaise n’a pu produire que 284 000 tonnes de coton graine », a indiqué Jean-Paul TIZI, PCA de la Confédération nationale des producteurs de coton du Cameroun (CNPC-Cameroun). Et la production en 2023 est descendue à 314 455 tonnes, après avoir atteint 330000 tonnes en 2022. Selon les projections de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), la production nationale de coton pourrait atteindre 350 100 tonnes en 2025.
UNE SYNERGIE CNPC-C – SODECOTON
La filière cotonnière repose sur une organisation conjointe entre deux acteurs de poids : la Société de développement du coton du Cameroun (Sodecoton) et la CNPC-C. Cette collaboration s’exprime dans la gestion intégrée du cycle de production, depuis l’acquisition des intrants jusqu’à la commercialisation. « L’achat du coton graine nécessite tout d’abord la préparation des hommes. La Sodecoton et la CNPC-C font corps pour former ceux qui vont intervenir dans l’opération d’achat après un test de sélection. Une deuxième sélection crée les équipes définitives qui vont officier sur chaque point d’achat des villages, comme c’est le cas ici à Dobinga », explique un baron du coton rencontré à Béré, dans le Logone et Chari à l’Extrême-nord du pays.
LE COTON, MOTEUR DES ÉCONOMIES RURALES
L’achat du coton graine, moment clé du calendrier agricole, mobilise près de 200 000 familles, soit plus de 2 millions de personnes. Les producteurs livrent leur récolte à la Sodecoton et reçoivent en contrepartie le paiement correspondant, ce qui en fait un vecteur direct de revenus en milieu rural. Dans certaines zones du Nord et de l’Extrême-Nord, la culture du coton représente à elle seule 60 % des revenus nets agricoles et contribue de manière décisive à la monétarisation des économies locales.