Déficit d’infrastructures, instabilité des cadres réglementaires, complexité et lenteur des procédures administratives, pression fiscale excessive, accès insuffisant au financement …. Le Gecam rappelle les problématiques auxquelles font face les entreprises camerounaises et qui devraient être intégrées dans les différents programmes politiques des candidats en course pour la présidentielle.
Tandis qu’on assiste à des motions de soutien, le patronat camerounais lui se montre totalement impartial. Pour convaincre cette organisation constituée des Grandes mais aussi des Petites et Moyennes Entreprises, le Groupement des Entreprises du Cameroun (Gecam) indique que les candidats devraient présenter des programmes politiques de taille qui prennent en compte de « manière concrète » les problématiques du secteur privé.
Dans un communiqué rendu public il y a quelques jours, le Gécam appelle en effet à un « sursaut économique ». Pour la communauté des hommes d’affaires du pays, le pays connaît un retard dans la mise en œuvre des grandes orientations économiques qui se traduit, dans la réalité quotidienne, par des difficultés croissantes pour les entreprises. « L’élection présidentielle du 12 octobre 2025 ne saurait être un simple rendez-vous politique de routine. Quel qu’en soit le vainqueur, ce scrutin doit marquer une rupture avec un modèle à bout de souffle. (…) Dans cette ère nouvelle à laquelle le Cameroun aspire, l’Entreprise ne peut plus être reléguée au second plan. Elle est reconnue par tous les acteurs du marché politique national comme le socle incontournable du développement, comme une créatrice de solutions, d’emplois, de cohésion et de souveraineté », écrit Célestin Tawamba, président du Gecam.
Parmi les défis auxquels font face les entreprises, le Gécam cite le déficit d’infrastructures, l’instabilité des cadres réglementaires, la complexité et lenteur des procédures administratives, la pression fiscale excessive, l’accès insuffisant au financement et la persistance de pratiques corruptives. « À ces défis internes, s’ajoute une conjoncture internationale incertaine et anxiogène, qui freine les dynamiques d’investissement et affaiblit la capacité de résilience du tissu productif », poursuit le président du Gécam.
Les programmes politiques des candidats devraient donc comporter des propositions pour réformer le système fiscal ; accélérer le développement des infrastructures ; mettre un terme aux délestages électriques ; digitaliser efficacement les services publics, garantir une sécurité juridique et judiciaire renforcée, assurer la stabilité et la lisibilité des incitations à l’investissement ; adapter les formations aux besoins réels de l’économie et soutenir activement l’industrialisation et la souveraineté productive.
Le Gecam se dit cependant prêt à « accompagner le gouvernement qui sera mis en place par le Président élu, dans un esprit de responsabilité et d’engagement – non pas en spectateur mais en partenaire exigeant et constructif, promoteur de réformes ambitieuses, au service d’une croissance plus robuste, plus inclusive et tournée vers l’avenir. »