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GPFM : Structurer la presse culturelle pour bâtir l’économie médiatique de demain

Pour sa 6ᵉ édition, le Grand Prix Francophilie des Médias (GPFM) réunit du 20 au 27 juillet 2025, à Yaoundé, journalistes, créateurs et investisseurs pour bâtir une économie médiatique durable à partir des richesses culturelles locales, avec la France comme pays partenaire.

Et si l’avenir prospère des médias camerounais passait par la culture ? la question ne se pose plus. Elle s’expérimente à Yaoundé, la capitale du pays. C’est à travers le Grand Prix Francophilie des Médias, qui engage un pari de faire de l’information culturelle un véritable levier de développement économique.  Né en 2020 avec, pour première lauréate, la journaliste du quotidien bleu Le Jour, Elsa Kane, le Grand Prix Francophilie des Médias s’est imposé en six éditions comme bien plus qu’un simple concours. Véritable « Coupe du monde de la presse culturelle », cet événement annuel, dont l’apothéose est attendue le 27 juillet prochain, est désormais un rendez-vous incontournable pour les passionnés de patrimoine et d’expression artistique. Porté par le Réseau des Journalistes Culturels du Cameroun (RJ2C), le prix célèbre non seulement l’excellence journalistique, mais ambitionne aussi de repositionner la culture au cœur du développement et du récit médiatique africain. Son ambition est en effet de structurer un écosystème éditorial autour des arts et de la culture, et inscrire ce secteur dans les industries culturelles et créatives (ICC), trop souvent marginalisées dans les rédactions et les politiques du pays.

Dans un paysage médiatique où la culture représente à peine 5 % des contenus, et où les journalistes spécialisés sont souvent marginalisés, voire précarisés, le Grand Prix agit comme un catalyseur. C’est à travers le « Grand Forum sur l’autonomisation des journalistes culturels », organisé cette année à l’Institut français de capitale politique, incarne cette volonté de rassembler les experts financiers, les institutions publiques, les patrons de presse et les investisseurs pour poser les bases d’un modèle économique viable et durable dans le secteur de la presse privée au Cameroun. Entre concours de rédaction, showcases thématiques, expositions, conférences et village de la presse culturelle, l’événement explore une chaîne de valeur complète de la création de contenu à sa valorisation commerciale, en passant par la formation des talents et la mise en réseau des acteurs du secteur.

Le choix du thème de l’architecture pour cette 6ᵉ édition n’a rien d’anodin. Longtemps reléguée au second plan dans les médias, cette discipline recèle pourtant un fort potentiel de développement local. Du tourisme patrimonial à l’urbanisme durable, en passant par le design d’espaces publics et la photographie spécialisée, l’architecture peut devenir un levier économique majeur. À travers ce focus, l’événement entend interroger la place des médias culturels dans la valorisation et la mise en lumière de ce secteur encore sous-exploité. Pays à l’honneur cette année, la France est citée en exemple, avec ses 45 000 édifices protégés, sa base de données Mérimée, et sa capacité à conjuguer patrimoine architectural et modernité urbaine. Ce savoir-faire nourrit une coopération renforcée, notamment via l’Ambassade de France, partenaire de l’événement et soutien des ambitions d’exportation du modèle.

Au-delà des discours, c’est sur le terrain que va s’opérer la transformation. Le village culturel, qui sera installé à l’esplanade du Musée national, va se muer en mini-foire économique où entreprises de presse, artistes, créateurs, partenaires y testent des modèles de monétisation et de collaboration. En plein cœur de Yaoundé, le lieu est symbolique, il rappelle que la culture peut être moteur de visibilité, d’attractivité et de croissance. Depuis sa création, le Grand Prix Francophilie a stimulé les échanges sud-sud et nord-sud entre journalistes culturels. En 2025, l’événement veut poser les fondations d’une économie éditoriale dédiée à la culture, avec des outils, des publications, des labels de qualité et des incubateurs de médias culturels.

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