Alors que la Cameroon Radio and Television (CRTV) célèbre ses noces d’émeraude (40 ans), de nombreuses voix s’élèvent parmi les Camerounais pour questionner l’avenir du projet de Télévision Numérique Terrestre (TNT), annoncé en grande pompe dès 2014. Cette interrogation prend tout son sens car, à ce jour, les citoyens se retrouvent toujours obligés de souscrire à des bouquets comme CANAL+ ou TNT AFRICA, entre autres, pour avoir accès à la CRTV et aux chaînes locales. L’ex-ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary avait même précisé la date de basculement le 17 juin 2015, selon l’accord de Genève signé en 2006 sous l’égide l’Union internationale des télécommunications (UIT), une organisation des Nations Unies dont le rôle est d’harmoniser le développement des télécommunications dans le monde. Mais, 10 ans après, le Cameroun n’a toujours pas effectué cette migration qui devait permettre aux citoyens de bénéficier de 12 chaînes réunies dans un bouquet gratuit soient 8 chaînes nationales et 4 chaînes internationales. Selon l’ancien ministre de la Communication, la migration du Cameroun vers la Télévision Numérique Terrestre permettra, à terme, d’économiser plus de 100 milliards de FCFA.
A l’occasion de la présentation du programme économique, financier, social et culturel du gouvernement pour l’exercice 2023 à l’Assemblée nationale, le 19 novembre 2022, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a annoncé la reprise du projet de Télévision numérique terrestre (TNT) au Cameroun. «Dans le domaine de la communication, le gouvernement va s’atteler à […] la relance du projet de démarrage de la TNT dans le cadre d’une gestion intégrée. Il sera également question de redimensionner ce projet et, surtout, de rechercher les financements nécessaires à sa mise en œuvre», avait déclaré le chef du gouvernement. Cette migration incluait aussi la réhabilitation de la Crtv qui disposait depuis plusieurs années d’un outil obsolète, pour un coût global de 110 milliards de FCFA. Pang Xinxing, PDG du groupe chinois StarTimes a rencontré à Yaoundé le 13 mars 2025 le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, ainsi que le Directeur général de la CRTV, Charles Ndongo pour une fois de plus parler de ce projet TNT. Cette fois, l’opérateur chinois réclame au gouvernement une enveloppe d’environ de 14,2 milliards de FCFA qu’il avait investis au double plan technique et logistique pour permettre à l’office de radiodiffusion publique du Cameroun de produire le signal des différentes compétitions qu’a accueillies le pays depuis 2016, à commencer par la Coupe d’Afrique des nations (Can) féminine organisée cette année-là. Il y a ensuite eu le Championnat d’Afrique des nations (Chan) 2020 et, enfin, la Can masculine organisée dans 6 villes du Cameroun début 2022. Le rapport 2022 de GSMA assure que malgré les mesures prises pour faire avancer la migration numérique, celle-ci semble actuellement ralentie. Car, elle a rencontré des difficultés en raison de contraintes financières et des difficultés à négocier avec StarTimes. Par conséquent, rendu à juillet 2022, le Cameroun reste dans la phase de simulation et n’a pas de date limite définie pour la TNT. Cependant, précise ce rapport, le Cameroun a réussi à réaffecter des parties des fréquences du projet de TNT aux principaux opérateurs de téléphonie mobile que sont MTN, Orange en 2015 et Camtel en 2019. Chaque opérateur a reçu 30 MHz de spectre, le reste du spectre étant placé en réserve pour une utilisation future.







