C’est l’une des recommandations majeures du forum des PME organisé le 11 octobre dernier par le patronat camerounais qui propose également une synergie des actions gouvernementales en faveur de cette catégorie d’entreprises.
Selon le Gecam, en 2024, les principaux freins au développement des PME camerounaises sont entre autres la fiscalité, le financement, les procédures administratives. Pour répondre à ces principales problématiques, les acteurs estiment qu’il faut mettre les efforts en commun. Car, les actions gouvernementales jusqu’ici sont nombreuses mais dispersées. relève le président du Gecam, « Beaucoup de choses sont faites pour accompagner les PME. En dehors du ministère des PME, vous avez le ministère de l’agriculture, du commerce, de la Jeunesse, de l’Elevage etc. On peut encore citer des initiatives des organisations internationales», note le président Célestin Tawamba.
Pour une meilleure efficacité des divers programmes gouvernementaux, les opérateurs économiques proposent une des synergies gouvernementales sur les questions cruciales pour les PME. Ces synergies devraient être orientées vers des secteurs prioritaires tels que l’agriculture, le numérique et les énergies renouvelables. Elles permettraient alors de poser des actions ayant réellement des impacts sur les PME, grâce notamment à une fiscalité incitative. C’est l’une des propositions formulées à l’issue du forum de la PME qui s’est tenu le 11 octobre dernier à Douala sous la conduite du ministre des PME, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa).
Une autre recommandation majeure de ce forum est que le gouvernement élabore une feuille de route stratégique pour les PME. Cette feuille de route devrait comporter une planification des actions à mener et les résultats escomptés. Elle doit porter sur des secteurs stratégiques avec un soutien pour les 5 prochaines années.
Pour les PME, les pouvoirs publics doivent anticiper le développement des secteurs clés comme la santé, l’éducation, l’industrie numérique et le transport. Il serait alors question d’accompagner les acteurs majeurs dans ces secteurs par exemple sous forme de commande publique, d’allègement de coût de douanes et de charges fiscales.
L’objectif de cette première édition du forum des PME est de mettre à disposition des PME, les informations sur les initiatives gouvernementales en faveur des PME afin de faciliter l’amélioration du financement, de l’investissement, de la protection et de la commercialisation.
« Il y a un ensemble de programmes qui sont mis en place pour soutenir les PME mais la méconnaissance persiste. Parfois elles ne sont pas assez renseignées sur les dispositifs existants. Je voudrais donc féliciter le Gecam d’avoir fait le pari autour de la thématique relative aux synergies par ce que c’est ce dont nous avons le plus besoin pour voir ensemble comment faire converger nos efforts pour être au chevet des PME », reconnaît Achille Bassilekin III, ministre des PME, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat.
Selon les données Minpmeesa, 393.166 PME ont été recensées au Cameroun en 2023 dont près de 20 000 créées cette même année. Représentant plus de 90% du tissu économique, elles ont généré près de 137.847 nouveaux emplois, dans les domaines de l’agriculture, la pêche, les mines, le commerce, les services.
Réactions
Achille Basilekin III, ministre des PME
« Nous comptons sur les PME pour porter la valeur ajoutée manufacturière à 36% »
« Notre pays est engagé dans un vaste et ambitieux chantier de structuration de notre économie. La mission étant de porter sur la période 2020-20230, porter la valeur ajoutée manufacturière à 36%. Certes nous sommes encore loin de cette cible, mais nous allons y parvenir avec l’appui du secteur privé. Il y a nécessité d’intensifier les échanges avec le patronat, les promoteurs de PME et les institutions notamment les ministères, les partenaires au développement. Aujourd’hui, le verre est à moitié plein lorsqu’il s’agit de soutenir cet élan en faveur de la PME. 3 chiffres sont, de mon point de vue, porteurs d’espoir. Le premier est la prépondérance avec plus de 90% de PME dans notre tissu économique. Le second repère à garder c’est que les PME représentent les 3/4 des emplois dits décents et formels. Le troisième repère c’est le fait que nous avons une contribution de l’ordre de 36% au PIB. Or, il est établi que rarement les PME ont contribué à plus de 20% du PIB dans un pays. Enfin, lorsque l’on se penche sur les chiffres du commerce extérieur, on rend compte que la proportion de production des PME en biens et en services s’accroît considérablement année après année. »
Célestin TAWAMBA, président du Gécam
« Les efforts restent marginaux pour soutenir les PME »
« Il y a un certain nombre de programmes qui sont mis en œuvre ici et là mais à la fin, on est perdus. Même les PME ne comprennent pas. Les problèmes de financement demeurent. Elles continuent d’avoir les mêmes problèmes. La concurrence, les infrastructures, l’énergie, la fiscalité, l’accès au marché. On n’a pas l’impression que les choses s’améliorent malgré tout ce qui est fait. Les efforts restent marginaux. Sur la fiscalité, quand on dit qu’on a réduit la TVA sur les équipements au niveau de l’agriculture, on oublie de dire que ces personnes ont des problèmes pour accéder à leurs sites de production et que malgré tout ce qui est fait ça ne marche toujours pas. On vous dit qu’on a baissé les taux au niveau des banques pour donner le crédit mais les banques ne sont pas intéressées pour financer les PME parce qu’il y a trop de risques. Ce que fait le gouvernement est peu par rapport aux enjeux et du rôle que jouent les PME. Ce sont les PME qui créent des emplois et ce sont elles qui ont le plus de problème. Nous espérons qu’après avoir diagnostiqué, que viendra le temps des actions et des résultats. Et que l’année prochaine quand nous allons nous retrouver, qu’ il y ait quelques PME qui disent être allées à tel guichet. »







