L’Etat du Cameroun va supporter les charges fiscales évaluées à 20,7 milliards de francs dans le cadre de ce projet financé par l’Agence Française de Développement prévu pour s’étendre jusqu’en 2028.
Les contours techniques et financiers du projet de Rénovation de l’aérogare passagers de l’aéroport International de Douala (RAP-AID) sont désormais bien définis. L’avant-projet détaillé a été soumis le 12 novembre dernier au conseil d’administration des Aéroports du Cameroun (ADC) en conclave à Douala.
La maîtrise d’œuvre dudit projet, le groupement Kardham/TPF a présenté les grandes orientations techniques et architecturales de ce projet qui est constitué de deux composantes. Une composante sur l’extension des chaussées aéronautiques déclinée dans la première phase. Ce marché a été attribué à la société chinoise China Harbour Engineering Company (CHEC) pour un montant de 10,4 milliards de FCFA. Il est question de construire une nouvelle aire de trafic d’une superficie d’environ 3600m2 La deuxième composante concerne la rénovation de l’aérogare passagers de l’aéroport proprement dite. Les travaux vont consister à un réaménagement des des espaces fonctionnels à l’intérieur du bâtiment existant, afin d’améliorer les flux des passagers, développer le commerce et activités extra aéronautiques. On aura à terme 20 000m2 d’espaces aménagés, 10 000m2 d’espace additionnel construit, 80% du carrousel bagages rénovés, 10 nouvelles banques d’enregistrement ajoutées entre autres.
L’Agence française de Développement (AFD) est le principal partenaire financier de ce projet qui a pour maitre d’ouvrage le Directeur Général des ADC. « Le coût global du projet est estimé à 75 milliards de francs CFA hors taxes auxquels s’ajoutent 20,7 milliards FCFA de TVA et de frais de douane. Soit un montant total d’environ 95,7 milliards de francs CFA », explique Emmanuel Sime Lebou, conseiller technique N°3 à ADC et chef de projet. Il renseigne par ailleurs que les frais d’impôts, taxes et douanes liés à ce projet seront supportés par l’Etat du Cameroun à travers le ministère des Finances et celui de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire.
Les travaux devront se réaliser sans interruption de l’exploitation de l’aéroport. Le Chronogramme d’exécution du projet prévoit, la phase 0 en Juin 2026 février et la fin de la deuxième phase en mai 2028. Sur cet échelonnement alors que le projet est attendu depuis 2018, le président du conseil d’administration d’ADC nuance. « Quand on a dit phase zéro, ça commence en juin 2026, cette période n’est pas vide. Ce sont les études et les montagnes techniques et financières qui prennent beaucoup de temps. Ce n’est pas facile. Et si vous escamotez une étape, vous pouvez compromettre la réussite du projet. Nous avons pris les dispositions nécessaires pour que toutes les études qui ont été faites, soit faites selon les règles de l’art », a déclaré Fritz Ntone Ntone.
Le projet de Réhabilitation de l’aérogare passagers de l’aéroport International de Douala opérationnel depuis 1977 vise trois grands objectifs : renforcer la sécurité et la sûreté de l’aéroport international de Douala ; améliorer la qualité de services offerts aux usagers et améliorer sa rentabilité. Concrètement, il est question de mettre l’aérogare passagers aux normes internationales et de l’adapter l’augmentation du trafic aérien qui devrait passer de 1, 5 millions à de passagers l’an, à 2,5 millions.
Réactions
Fritz Ntone Ntone, PCA des Aéroports du Cameroun
« il y aura le circuit départ et le circuit arrivée »

« Quelles étaient les préoccupations dans cette modernisation ? D’abord, pour le but fonctionnel. Dans l’aéroport moderne maintenant, ceux qui voyagent, c’est-à-dire ceux qui reviennent et ceux qui sont sur le départ ne se croisent pas. Ici, ça se croise. Avec la nouvelle configuration, vous l’avez vu clairement, il y a le circuit départ et le circuit arrivée. Il y a d’autres améliorations plus subtiles Les filtrages. C’est-à-dire que même là où on filtre les bagages, on filtre les passagers, c’est modernisé. Donc le policier va se retrouver dans le confort. Les bagages vont se livrer normalement. L’aéroport commençait déjà à être dépassé en termes de capacité. Les espaces de détente, les espaces commerciaux, ont été augmentés en volume et en qualité. Dans les boutiques, les salons de billets, etc. Les conditions de vie du personnel ont été améliorées parce qu’on a ajouté une passerelle latérale. »
Cécile BOUINOT, chargée de projet Kardham architecture
« Nous souhaitons un aéroport moderne qui s’appuie sur la culture locale »
« Kardham, c’est la maîtrise d’œuvre qui a été choisie pour mener la partie d’études et la partie direction des travaux pour la réhabilitation.Nous souhaitons vraiment que cet aéroport soit à la fois moderne et s’appuie sur la culture locale du Cameroun et également en répondant à l’ensemble des standards internationaux.
Dans notre proposition architecturale, nous avons vraiment veillé à avoir des extensions qui soient en lien avec les existants. Et pour ce faire, nous avons proposé une très grande façade côté ville, qui soit vraiment après l’identité de l’aéroport et qui représente l’aéroport de Douala dans le monde aéroportuaire. L’idée, c’est vraiment de lui donner une identité qui soit vraiment propre pour Douala.
On a essayé au maximum de représenter les valeurs socio culturelles du pays. »
Prince NZOUMI, coordonnateur BNI bureau Veritas Douala
« Nous assurons le contrôle qualité »
« Nous sommes le bureau Véritas, faisons le contrôle technique. Et sur l’aéroport de Douala, nous sommes le bureau de contrôle qualité. Donc l’idée pour nous, un travail déjà qui a commencé, c’est-à-dire la phase étude qui a commencé, ça fait quelque temps et c’est en train d’être mené à sa fin.
Nous avons travaillé conjointement avec la maîtrise d’œuvre pour chercher à mettre aux normes internationales l’aéroport qui existe déjà.
Ça, c’est le principal but du bureau de contrôle : la réglementation de tout ce qui va être fait sur le projet de rénovation de l’aéroport. Le projet est au stade de l’avant-projet détaillé.
À ce stade-là, les différents experts du bureau Véritas ont émis les avis correspondant aux différents lots. Ces avis doivent être pris en compte par la maîtrise d’œuvre avant de finaliser la phase appelée. Et plus tard, ce sera la phase projet avant d’arriver au DCE. »







