Audit de la CAF : L’arroseur arrosé

Le cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers jadis désigné pour conduire les inspections de la CAF au Cameroun en 2017, dans un contexte de suspicion, est celui qui enfonce Ahmad aujourd’hui.

Ahmad-Ahmad embarrasé

Le ciel n’est pas bleu à la tête de la Confédération africaine de football (CAF). Après la « tutelle » installée par la Fédération internationale de football association (Fifa), l’instance faîtière du football africain vit une agitation au sujet de la gestion des fonds alloués par la Fifa. Et c’est un audit réalisé par le cabinet PricewaterhouseCoopers, portant « revue organisationnelle de la CAF », qui relève des écarts dans gestion financière de la CAF entre 2015 et 2019. Ce qui inclut ainsi la fin de l’ère Issa Hayatou dans ce qui s’apparente à un feuilleton qui pourrait avoir des rebondissements. D’autant plus qu’au niveau de la CAF, on essaie déjà de rejeter les soupçons de malversations qu’induisent les enquêteurs de PricewaterhouseCoopers.

Le fait important ici est que PricewaterhouseCoopers est le cabinet même qui avait été sollicité par Ahmad pour conduire les inspections de la CAF au Cameroun, en prélude à la tenue de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019 initialement prévue pour être organisée au Cameroun. Après avoir décidé de modifier le cahier de charges de la CAN en juillet 2016 (augmentant le nombre de participants de 16 à 24 et déprogrammant la phase finale de janvier-février à juin-juillet, Ndlr), le nouveau patron du football africain avait alors imposé son implémentation dès la prochaine édition de la CAN qui devait se tenir moins de deux ans. Et pour les visites d’inspections, la CAF n’en avait encore effectuée aucune avant la modification du cahier de charge, et avait ainsi décidé de céder les pleins pouvoirs à un cabinet d’audit qui devait mener les opérations. Question de « garantir la protection de l’intégrité du processus d’organisation et la transparence de la stratégie de la Caf». Ahmad qui déjà en juillet 2017, avait jugé au préalable le Cameroun incapable d’organiser même une CAN à quatre, avait par la suite contesté la régularité de l’attribution de l’organisation des CAN 2019, 2021 et 2023 respectivement au Cameroun, à la Côte d’ivoire et à la Guinée. L’ancien membre du Comité exécutif qui ne croyait plus à cet organe dirigeant.

Le siège de PricewaterhouseCoopers, qu’Ahmad voulait utiliser pour assomer le Cameroun

La CAF conteste le rapport d’audit

Ahmad avait alors jeté son dévolu sur le cabinet PricewaterhouseCoopers dans des conditions restées floues. Mais le cabinet londonien qui avait une représentation locale au Cameroun, avait surpris l’opinion en jetant l’éponge le 18 août 2017, à deux jours de la première visite d’inspection. Alors que les premiers membres de la mission étaient déjà arrivés en terre camerounaise. Sans justification officielle. Dans un communiqué de presse, la CAF avait écrit que : « il nous a été de constater ce jour même qu’une forte rumeur faisant état de ce que la sécurité des membres du Cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers retenu pour la première mission d’inspection relative à l’organisation de la CAN Cameroun 2019 prévu du 20 au 29 août 2017, ne serait pas assurée.» Plus tard, des informations relayées par la presse laisseront croire que l’auditeur désigné par Ahmad avait reçu des consignes de biaiser le rapport ramené du terrain. Une suggestion qui aurait poussé le cabinet à se désister. Même si la représentation ivoirienne de PricewaterhouseCoopers contestera cette «rumeur », le fait pour Ahmad de rejeter le rapport commis par le second cabinet, Roland Berger retenu cette fois-ci sur appel d’offres, peut trahir un projet qu’aurait le président de la CAF pour le Cameroun. Toujours est-il que le désistement du premier auditeur avait pour le moins gêné le doute sur les intentions du Malgache.

C’est ce même PricewaterhouseCoopers qui vient de signer un audit accablant pour les nouveaux dirigeants de la CAF. Le fantassin d’Ahmad d’hier se trouve être aujourd’hui son bourreau, mis en mission par les supérieurs du patron du football africain. Réuni à Doha au Qatar en marge de la supercoupe d’Afrique interclubs, les dirigeants de l’instance rejettent ledit rapport : « Le Comité Exécutif conteste les allégations non fondées contenues dans ce rapport», peut-on lire dans le communiqué final.

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