« 1424 enseignants ont reçu leurs numéros de matricule »

Joseph Le, ministre de la Fonction publique

En réponse aux revendications des enseignants et aux instructions du chef de l’Etat, le ministre de la fonction publique est au four et au moulin.

Quelles sont les actions menées par le ministère de la fonction publique dans le cadre des réponses à apporter aux revendications des enseignants ?

Nous quittons d’une situation spéciale à une situation d’urgence. C’est ainsi dans le cas de la gestion des carrières. Nous ne laissons plus le dossier à la seule direction de la gestion des carrières. Nous y associons des équipes qui viennent de toutes les autres directions opérationnelles de la maison. Chaque direction met à la disposition deux ou trois responsables qui sont chargés du traitement de ce dossier. Nous mobilisons également quelques moyens spéciaux. Par exemple il y a deux jours nous avons mis à leur disposition des machines, des imprimantes, des ordinateurs et des fournitures de bureau pour qu’ils puissent travailler rapidement. Ce travail est donc en marche en ce moment. Je crois pouvoir vous dire que les résultats commencent à se faire sentir. C’est ainsi que ce jour (14 mars 2022, Ndlr.), j’ai pu signer 1424 immatriculations. C’est-à-dire 1424 enseignants ont reçu leurs numéros matricules et le travail se poursuit parce que nous nous sommes donnés 15 jours pour traiter 8000 dossiers concernant les enseignants. D’autres continuent à nous parvenir. Nous allons également les traiter de telle sorte que nous puissions donner satisfaction à cette directive le plus rapidement possible.

Ce travail se poursuit. Nous devons atteindre les objectifs qui nous ont été assignés et que nous nous sommes assignés. J’ai été instruit par le Premier ministre chef du gouvernement de mettre sur pieds un groupe de travail interministériel qui va mener une réflexion profonde pour accélérer et approfondir la simplification et la dématérialisation des procédures. Nous allons l’héberger ici au Minfopra avec le ministère des Enseignements Supérieurs, le ministère de l’Enseignement secondaire, le ministère de l’Education de base et le ministère des Finances. Cette équipe va travailler d’arrache-pied de telle sorte que nous puissions simplifier au maximum les procédures. Nous ne nous arrêterons pas là. Le travail va également continuer avec des descentes sur le terrain. Dans les tous prochains jours, nous devrons être sur le terrain notamment où se trouvent les Ecoles Normales de l’Enseignement Supérieur Général et Technique. Nous descendons sur le terrain avec un double objectif. Au niveau des Ecoles Normales, il s’agit pour nous de travailler avec les responsables de ces écoles pour que nous sachions quels sont les effectifs des finissants ? Et combien sont-ils ? Nous allons leur expliquer les nouvelles procédures, méthodes de travail, la constitution des dossiers pour que ces dossiers soient prêts avant leur sortie de l’école. Nous leur dirons que ces dossiers ne seront plus transportés à Yaoundé mais ils vont les déposer dans leurs délégations régionales respectives. Ces dossiers vont être entièrement numérisés et chaque dossier va recevoir un code pour le suivi dans notre système Sigipes qui est le système informatique des gestions intégrées des personnels de l’Etat et de la solde. A partir de cet instant le jeune lauréat pourra suivre sa carrière. Pas seulement son intégration mais toute sa carrière. C’est à partir de là que nous allons enclencher la procédure qui va lui donner un matricule, l’intégrer tout au long de sa carrière jusqu’à sa retraite. Nous aurons des gains énormes aussi bien pour l’administration que les lauréats qui vont devenir de jeunes fonctionnaires. Pour les lauréats surtout ils ne seront plus obligés de venir à Yaoundé pour déposer des dossiers. Ensuite, nous allons gagner 25 mois sur la durée du parcours d’un dossier parce qu’il partait de l’Ecole Normale Supérieure pour le ministère de l’Enseignement Supérieur puis pour le Ministère des Enseignements Secondaires et après pour le Minfopra. Et c’est ici que nous initions le processus d’intégration. Comme ce sont les fonctionnaires de Catégorie A, A1 et A2, je finis de préparer les dossiers ici, puis je les envoie dans les services du Premier ministre pour que l’intégration soit définitive et acquise à ce niveau.

Nous avons constaté dans le cadre de la petite étude que nous avons mené, que ce parcours était très long. Il fallait 28 à 30 mois. C’est la raison pour laquelle je dis que nous allons gagner au moins 25 mois ; car il en faudra désormais 90 jours. Il pourrait arriver que nous gagnions davantage de temps surtout si les dossiers sont complets. Nous allons d’ailleurs demander à ce que les dossiers soient complets dès le dépôt au niveau de nos délégations régionales parce que lorsque le jeune lauréat va déposer son dossier, nous allons lui remettre un récépissé de dépôt avec la liste des éléments qu’il a intégré dans son dossier ainsi il n’y aura plus de papiers qui vont se perdre en route. Tout cela sera numérisé et les dossiers physiques vont être stockés quelque part entre la délégation régionale et les services centraux dépendamment où ils ont été envoyés. Dans tous les cas, nous allons suivre concomitamment les deux dossiers (physique et numérique) de telle sorte que nous puissions aller beaucoup plus vite. Au niveau de nos délégations régionales, la descente sur le terrain va nous permettre de nous assurer que la logistique nécessaire est en place et dans le cas contraire nous ferons l’évaluation avec l’état des besoins et pouvoir rapidement acquérir le matériel nécessaire. Il y en a déjà sur le terrain avec le travail de digitalisation que nous faisons depuis quelques années mais il va falloir renforcer de telle sorte que nous puissions traiter rapidement le dossier des enseignants et l’ensemble des fonctionnaires et agents de l’Etat relevant du code du travail. Il ne faut pas que notre intérêt pour les enseignants pousse les autres corps à se sentir lésés. Ce processus de simplification et de dématérialisation vont concerner le traitement de l’ensemble des dossiers d’intégration ou de contractualisation.

Le nouveau processus de traitement rapide des dossiers peut-il entrainer des pertes ?

On ne perd rien, au contraire on gagne tout. Le jeune lauréat devenu jeune fonctionnaire sera vite intégré et il aura aussi rapidement son salaire. Ceci a été institué pour régler ce problème de long parcours. Il ne faut pas que les jeunes fonctionnaires enseignants qui viennent d’être affectés dans une partie de la République attendent trop longtemps sans avoir un peu de moyen pour leur survie. En attendant que l’intégration aboutisse, on a décidé de leur donner 1/3 dans un premier temps puis un autre tiers dans un deuxième. Lorsque l’intégration va aboutir en trois mois ou moins, on ne leur donnera plus les 2/3 mais la totalité de leur salaire et ils pourront vivre décemment comme tous les autres fonctionnaires et agents de l’Etat. Voilà ce qui nous permettra de gagner et j’espère que ce que nous connaissons aujourd’hui va relever simplement du passé. Les autres mesures d’accompagnement sont en train d’être prises en charge et nous travaillons d’arrache-pied pour que tout ce que nous vivons maintenant relève du passé. Tout est possible quand on y met de la volonté ou quand on utilise des outils modernes de gestion des ressources humaines pour obtenir de bons résultats en peu de temps et à moindre coût.

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