Stratégie: comment l’Etat a ficelé l’émission des OTA

Pour une réussite sans faille de l’opération, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze a instruit ses collaborateurs de mener des consultations avec des Spécialistes en Valeurs du Trésor, mais surtout, de veiller à l’obtention de l’accord de principe de la Cobac.

Comment l’Etat a ficelé l’émission des OTA.

Pour mener à bien l’émission de ces Obligations du Trésor, le responsable du ministère des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze a prescrit à ses collaborateurs d’entreprendre plusieurs rencontres avec les Spécialistes en Valeurs du Trésor (SVT), sur la faisabilité et surtout les conditions de succès de cette opération. Au terme de ces consultations, il est ressorti que « le marché est liquide et est favorable pour une émission des OTA ; le Cameroun peut émettre des titres jusqu’à 150 milliards, tout en respectant le plafond fixé par la loi des finances et au regard des autres titres émis dont les échéances vont au-delà du 31 décembre 2019 ; le taux pour une maturité de 5 ans pourrait osciller entre 5,4 % et 5,9 % », précise un expert du département ministériel que gère Louis Paul Motaze. Il a aussi été révélé que « pour la mobilisation d’un montant global des OTA supérieur à 100 milliards de francs CFA », les experts ont recommandé de « procéder à plusieurs émissions de maturité différentes. Ainsi pour les 150 milliards de francs CFA à émettre, il fallait effectuer trois émissions de 50 milliards chacune pour les maturités de 5 ans, 4 ans et 3 ans ». En effet, précisent d’autres sources contactées à cet effet, « contrairement aux emprunts obligataires qui se remboursent progressivement, le remboursement des OTA se fait en une seule fois à l’échéance. Ainsi la différenciation des maturités permettra d’étaler le remboursement sur trois années avec une période de grâce de 3 ans ». Cependant, avant d’entamer ces échanges, certains préalables devaient être assurés. Il s’agit du « décret d’habilitation du président de la République, signé le 22 mars 2019 ; l’accord de principe de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (Cobac) pour l’annulation conditionnelle de la pondération », souligne Hermand P, cadre à la Direction de la Trésorerie. Sur cet aspect, a-t-il conclu, « un projet de convention de création et de fonctionnement d’un compte séquestre a été transmis à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac). De même, une note d’analyse de la soutenabilité du Compte Unique du Trésor a été élaborée, afin de rassurer la Cobac sur la capacité dudit compte à supporter des débits d’office complémentaires ».

Junior Matock ( Défis Actuels) 

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