Sérail : voici les hommes de confiance de Paul Biya

Ferdinand Ngoh Ngoh, Louis Paul Motaze, Alamine Ousmane Mey, Minette Libom Li Likeng et Béti Assomo, sont cités parmi ceux qui sont en odeur de sainteté avec le président de la République.

Ferdinand Ngog Ngoh : Il tient presque le gouvernail

Au sein d’une certaine opinion, il y a au gouvernement, des hommes et des femmes en qui le président de la République peut compter. Parce qu’ils ont de tout temps démontrer leurs capacités à produire du résultat. Au regard de l’actualité récente, certains avaient à tort ou à raison été voués aux gémonies. C’est le cas de Ferdinand Ngoh Ngoh. Le retrait de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2019, à livrer à « vil prix » l’ancien ministre Secrétaire général à la vindicte populaire, en le présentant comme l’homme par qui le mal est arrivé. Bref, l’homme à clouer aux piloris. Certains s’étaient d’ailleurs risqués à des pronostics selon lesquels il partirait sans aucun doute du gouvernement. Au vu des « frasques » qu’il trainerait derrière lui. L’affaire de la passation de gré à gré du marché des chantiers des infrastructures de la CAN dans la ville de Garoua avec l’entreprise Prime Potomac lui avait été imputée. Tout comme cette autre affaire de surfacturation caractérisée par ces camions de sable vendus à 700.000 francs CFA, ou encore le sac de ciment facturé à 16000 francs CFA au lieu de 6500 francs CFA. Dans l’imagerie populaire, Ferdinand Ngoh Ngoh ne méritait donc rien d’autre que la géhenne. Mais cette opinion a été prise à défaut lorsque, au soir du 4 janvier dernier, le président de la République, Paul Biya, a choisi de l’élever au non moins prestigieux rang de ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la République.

Louis Paul Motaze : Poursuivre les réformes

Cependant, s’il est un autre membre du gouvernement dont les actes, d’après certaines sources, imposent l’admiration, c’est celui qu’on nomme l’argentier, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze. Certaines indiscrétions disent d’ailleurs qu’il faut assurément bénéficier de la haute confiance du président de la République pour occuper à deux reprises le poste de ministre de l’Economie. Il a entre-temps été nommé Secrétaire général des services du Premier ministre. A ces différentes fonctions, il a géré d’importants projets comme celui du Port en eau profonde de Kribi. Son arrivée au ministère des Finances (Minfi) a fait dire à certains observateurs qu’il était l’homme de la situation. Surtout dans un contexte de crise économique marquée par la rareté des ressources financières. Mais également par la signature en juin 2017, du Programme Economique et Financier avec le Fonds Monétaire International (FMI). A cet effet, il fallait un homme dont l’obsession a toujours été de convaincre par des résultats. Il ne sait pas fait prier pour les produire. L’on pourrait citer, à titre d’illustration, l’opération de Comptage Physique du Personnel (Coppe) de l’Etat, lancée en avril 2018 ayant conduit à la suspension de solde à 645 agents fictifs. Ce qui permettra à l’Etat d’économiser, au bout d’un an, 4,7 milliards de francs CFA. Pour un pays qui manque cruellement de ressources, un tel gain ne saurait être foulé aux pieds, estiment certains experts.

Au moment de sa nomination au ministère des Finances le 2 octobre 2015, Alamine Ousmane Mey déjoue presque tous les pronostics. En ce sens qu’il est un fruit du secteur privé. Et donc pas un habitué de l’administration comme la plupart de ses collègues ministres. C’est donc en toute confiance, dit-on, que Paul Biya lui a confié les caisses de l’Etat.

Ousmane Mey : L’expérience comme atout

Car son background de banquier, l’y prédisposait. Dès sa prise de fonction, il a à son tour inspiré confiance dans les esprits des Camerounais. Depuis sa nomination le 2 mars 2018 au ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), il imprime sa marque. Programmation, diversification, investissement, sont désormais ses maîtres mots. Il a aussi fait de la maturité des projets une obsession au point d’exiger désormais le « visas de maturité » avant le lancement d’un projet. Ce sésame constitue ainsi le verrou qui réduit l’épineux problème de sous consommation du Budget d’Investissement Public lié à l’immaturité de certains projets. Entre autres faits d’arme à mettre à l’actif d’Alamine Ousmane Mey, la recherche et la mobilisation des fonds auprès des partenaires techniques et financiers pour des besoins d’investissement dans des secteurs qui constituent des niches de croissance. Les entreprises telles que la Société de Développement du Coton (Sodecoton) et la Société Nationale de Raffinage (Sonara) garde de lui l’image de celui qui a ressuscité ses structures stratégiques de l’Etat.

Libom Li Likeng : L’enjeu du numérique

Il ne fallait pas être Paul Biya, président de la République, pour apprécier et saluer les résultats engrangés par Minette Libom Li Likeng à la tête de la Direction des Douanes. Le commun des Camerounais en a pris bonne note et d’aucun lui avait prédit un destin de ministre. Des indiscrétions affirment à cet effet que c’est sur la base de ces résultats qu’elle a bénéficié, pour la nième fois de la confiance du chef de l’Etat lorsqu’il lui confiait, en 2015, le poste de ministre des Postes et Télécommunication (Minpostel). Cette confiance a été renouvelée le 4 janvier dernier lorsqu’elle a été confirmée à ce poste. A son actif, l’on cite la promotion de l’économie numérique, un secteur si cher au président de la République qui n’a de cesse d’en faire une priorité. Et c’est avec dévouement qu’elle s’attèle à la tâche.

Beti Assomo : Les actes font parler la grande muette

Les bruits de bottes au sein de ce qu’on nomme pourtant la « grande muette », on n’en a pas entendu parler au cours de cette demi-décennie. Le calme et la discipline qui y règnent sont la marque du doigté de Joseph Béti Assomo, ministre délégué à la présidence de la République, chargé de la Défense(Mindef), indiquent des sources au Mindef. On le dit proche des troupes, toujours à l’écoute et disposé à oeuvrer aux meilleures conditions de travail des hommes en tenue. Des Camerounais se souviennent d’ailleurs des nuits de la Saint sylvestre passées avec les soldats au front, plongé dans les réalités des terrains d’opération. Le dernier exemple en la matière est la descente effectuée en République centrafricaine le 31 décembre dernier.

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