Régionales 2020 : Pourquoi une nouvelle élection dans la Menoua?

Comprendre la convocation du corps électoral de ce jour, avec des explications d’Elecam.

La Menoua n'a pas encore tourné la page des régionales 2020

Un décret du président de la république rendu public ce 4 janvier 2021 convoque le collège électoral pour une nouvelle élection régionale le 4 avril 2021. A la surprise de l’opinion, tant l’on croyait la page des élections régionales tournée depuis les élections des différents conseils régionaux le 22 décembre dernier. Et surtout que l’on n’avait pas vent d’une contestation des élections tenues le 6 décembre 2020. « Lors de l’élection passée le 6 décembre, il y avait une seule liste des représentants du Commandement traditionnel à Dschang. Cette liste-là n’avait pas respecté la composition sociologique dans la Menoua », renseigne Dr Raymond Mbebi, chef du cabinet du Directeur Général des Élections. « Vous savez que dans la Menoua, il y a une composante Bamiléké et une composante Mbô à Santchou. Cette unique liste n’avait pas de représentant des Mbô de Santchou. Le conseil électoral a invalidé la liste. Les chefs concernés ont fait un recours au tribunal administratif à l’ouest et ils ont eu gain de cause. Mais il y a eu recours en appel auprès de la Chambre administrative de la Cour suprême, qui a donné raison au Conseil électoral », explique-t-il. Se fondant sur l’article 267 (al.1) du Code électoral qui dispose que « Tout électeur, tout candidat ou le représentant de l’Etat dans la Région peut saisir la juridiction administrative compétente sur simple requête, d’une demande en annulation totale ou partielle des opérations électorales de la région concernée».

Dans la Menoua, il et prévu trois sièges pour le commandement traditionnel. A en croire ce responsable d’Elecam, « l’unique liste du commandement traditionnel avait trois chefs Bamiléké». D’où le rejet de la liste. « Il était question qu’ils intègrent un chef traditionnel Mbo ; ils ne l’ont pas fait et sont plutôt allés au tribunal administratif ». Avec le sort qu’on connaît. Et donc « le 6 décembre dans la Menoua, il n’y a pas eu élection du côté du commandement traditionnel. Seuls les délégués des départements ont eu droit au vote », rappelle Raymond Mbebi. Or « le décret du Chef de l’Etat fixe à 90 le nombre de conseillers par région. En l’absence des trois conseillers régionaux issus de la catégorie du commandement traditionnel, dans la région de l’Ouest, on avait 87 conseillers régionaux. Il fallait donc compléter ces trois là», tente-t-il d’explique-t-il. Pour insister sur le fait que, « il ne s’agit pas d’une reprise de l’élection », mais « c’est une nouvelle élection partielle dont le président de la République vient de convoquer le collège électoral. Une élection uniquement pour la catégorie du commandement traditionnel». En clair, « pour cette élection, ce sont uniquement les représentants du commandement traditionnel, qui sont une centaine, exactement 156 sur nos fichiers, qui sont concernés». Et ce «pour élire les trois représentants du Commandement traditionnel ». Un nouveau processus avec un nouveau dépôt des listes, que l’antenne locale d’Elecam recueillera, transmettra à l’antenne nationale qui étudiera et validera, puis l’on passera à la campagne électorale. Bref toutes les étapes d’une élection seront respectées, rappelle-t-on à Elecam.

Pour mieux comprendre le sujet

La Menoua a voté sans ses chefs traditionnels

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