Recrutement des enseignants : Ludovic Lado se joint à la grève des recalés

Depuis samedi dernier le prêtre jésuite s’est allié à près de 150 postulants au poste d’enseignant des universités qui font le pied de grue au rez-de-chaussée de l’immeuble abritant le ministère de l’enseignement supérieur.

Il l’avait annoncé sur sa page Facebook. Et depuis samedi dernier Ludovic Lado s’est joint à la centaine de postulants enseignants recalés dans le cadre du recrutement de 2000 enseignants PHD lancé le 07 novembre 2018 par le président de la République. « Ce soir, c’est une forte émotion qui anime les docteurs PHD recalés qui campent devant le ministère de l’Enseignement supérieur. Ils ont reçu ce soir la visite du père Ludovic Lado, prêtre catholique. En provenance de l’étranger, il est venu prier avec les docteurs PHD recalés, les a bénis et a aussitôt rangé son matelas tout près d’eux où il passera la nuit en leur compagnie. Je viens de vivre ces moments exceptionnels avec le père Ludovic Lado, j’avoue que sa parole est puissante et ses mots si réconfortants à l’endroit de ses compatriotes qui souffrent et qui ne demandent pourtant que la justice », raconte David Eboutou, un témoin.
Depuis des semaines Ludovic Lado exige un audit de la première vague de recrutement. Sur sa page Facebook, il a annoncé qu’il prépare une lettre ouverte au ministre de l’enseignement supérieur. « Je prépare une lettre ouverte au ministre avec quelques recommandations de sortie de crise. On ne peut pas lancer un recrutement pour les docteurs et recruter les titulaires master en laissant des docteurs sur le carreau », s’offusque-t-il.
Listes additives
Après 22 jours de grève, les enseignants recalés continuent de réclamer que leurs noms soient publiés sur une liste additive. Pour eux, il est possible d’opérer un toilettage des premières listes où plusieurs candidats ne répondant pas aux critères d’éligibilité ont été retenus. « Il ne s’agit pas pour nous de faire un bras de fer avec le gouvernement, ni de ternir l’image de notre pays. Nous voulons juste qu’on ajoute nos noms sur une liste additive pour que nous ne restons pas au quartier après tant d’années d’étude. Le processus est simple : on publie une liste additive qui comporte uniquement les noms de ceux qui ont été recalés injustement en remplaçant ceux qui n’ont pas le profil requis », explique un gréviste.
Une nouvelle vague de recrutement
Suite au tollé qu’avait suscité la première vague de recrutement, le ministre de l’Enseignement supérieur a révélé en mi-décembre dernier « qu’un deuxième contingent de 500 professeurs d’université d’État sera recruté en janvier 2020 dans le cadre de l’exercice de recrutement de 2000 professeurs dans les universités d’État ». L’information avait été rendue publique lors d’une conférence de presse accordée par Jacques Fame Ndongo, afin de dissiper la pression du public sur ce processus de recrutement très critiqué. Le ministre de l’Enseignement supérieur avait déclaré que la plupart des titulaires de doctorat qui ne voyaient pas leurs noms sur la liste étaient disqualifiés soit en raison de l’âge, du mérite, de l’objectivité et ou de l’équilibre régional. Malgré cette promesse la plupart des enseignants recalés n’entendent pas lâcher prise. « Nous nous opposons à la vague de recrutement annoncée pour janvier, car plusieurs parmi nous ont été frappés par la limite de l’âge dès le 1er janvier. Une injustice a été faite, qu’elle soit réparée », soutient Anicet Etoundi, l’un des chefs de file du mouvement.
Joseph Essama

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