Production agricole: 4000 milliards de perte due à la « chenille légionnaire d’automne»

La Banque Africaine de Développement et l’Institut International d’Agriculture Tropicale ont récemment réunis les experts d’Afrique centrale et de l’Ouest pour mettre fin aux effets dévastateurs de cet insecte.

4000 milliards de perte due à la « chenille légionnaire d’automne »

Retenez bien ce nom. « La chenille légionnaire d’automne ». Car, ses effets dévastateurs sur l’agriculture, et notamment sur les plantes céréalières (maïs, mil, sorgho) en Afrique et au Cameroun font peurs. Selon le ministre de l’Agriculture et du Développement Rural (Minader), Henri Eyebe Ayissi, « depuis son apparition en Afrique en 2016, la chenille légionnaire s’attaque à une gamme variée de plus de 80 cultures. Il cible prioritairement les céréales dont l’importance dans l’alimentation humaine et animale ainsi que dans le développement de l’industrie agroalimentaire n’est plus à démontrer ». Pire, s’inquiète-t-il : « les experts pensent que la chenille légionnaire d’automne pourrait entrainer des pertes de rendement de l’ordre de 21 à 53 % dans 12 pays africains, d’ici les cinq prochaines années », et que « la valeur de ces pertes est estimées entre 2,48 milliards (1 132,561 milliards de francs CFA et 6,187 milliards de dollars (3 398, 042 milliards de francs CFA ». En clair, martèle-t-il, « la chenille légionnaire d’automne est devenue une menace pour la sécurité alimentaire de plus de 300 millions de personnes en Afrique subsaharienne, les populations rurales étant les plus touchées ». Pour le cas du Cameroun, c’est au minimum trois millions de producteurs qui dépendent de la culture du maïs qui pourraient, si rien n’est fait, se retrouver au chômage, du fait de cette espèce ravageuse. Et ce, malgré l’importance de cette céréale dans l’alimentation des Camerounais. Selon Henri Eyebe Ayissi, « le maïs est la première céréale cultivée, avec une production d’environ 2 204 000 tonnes en 2016 ». Et ce n’est pas tout. Le sorgho et le mil, autres céréales objet des appétits voraces de la chenille légionnaire d’automne, « sont des principaux aliments qui fournissent de l’énergie au quotidien à environ 25 % de nos compatriotes ». Mais jusqu’où ira cette peste ?

Pas assez loin, pensent la Banque Africaine de Développement (BAD) et l’Institut International d’Agriculture Tropicale (Iita). En effet, ces deux institutions ont conjointement organisé, le 11 septembre dernier à Yaoundé, en présence du Minader, une réunion de partenariat sous le thème « contrôler la chenille légionnaire d’automne en Afrique centrale et de l’Ouest, de la planification à l’action ». Cette dernière expression (action) est donc assez illustrative de ce que sont venus faire les experts d’Afrique centrale et de l’Ouest à Yaoundé pendant trois jours : agir pour trouver des solutions pouvant permettre l’éradication de cette chenille, espèce d’origine américaine. En d’autres termes, a précisé le ministre béninois de l’Agriculture, Gaston Cossi Dossouhou, qui prenait part à ces travaux, il est question de « mobiliser le soutien du secteur de la recherche et développement, du secteur public et du secteur privé ». Afin, « d’accélérer le cadre politique et réglementaire requis pour l’enregistrement du produit dans les 18 pays d’Afrique centrale et de l’Ouest et fournir un appui financier aux agriculteurs pour qu’ils adoptent la technologie nécessaire pour faire face à la menace de la chenille légionnaire d’automne sur le continent africain », a-t-il insisté. L’attente principale de cette rencontre de Yaoundé se veut donc précise : « trouver des solutions pour en finir avec chenille légionnaire d’automne ».

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