Mekin : la construction du barrage est achevée

réception définitive en janvier 2020

Bientôt la fin des délestages dans la région du Sud-Cameroun. Avec la mise en service annoncée du barrage hydroélectrique de Mekin, la capacité de production en électricité va augmenter dans cette partie du pays et ainsi permettre de satisfaire la demande des populations en énergie électrique. Adossée sur le fleuve Dja dans l’arrondissement de Meyomessala, cette infrastructure qui est construite avec une usine de pied d’une puissance de 15 mégawatts (soit trois groupes de 5 MW chacun) et d’une ligne d’évacuation d’énergie de 110 kilovolts (KV) sur 33 kilomètres (Km) va notamment permettre la sécurisation de la partie australe du réseau interconnecté sud dans le cadre d’un fonctionnement de la centrale en réseau interconnecté d’une part, et en réseau séparé d’autre part, en améliorant prioritairement l’offre en énergie électrique dans l’ensemble des huit communes du département du Dja et Lobo à savoir : Bengbis, Djoum, Zoétélé, Meyomessi, Mintom, Oveng, Sangmélima et Meyomessala. Les deux dernières communes citées ont même déjà été approvisionnées par l’énergie produite à Mekin dès le 22 janvier 2019, date de la réception partielle de l’ouvrage.

Un barrage achevé et fonctionnel

Le barrage hydroélectrique de Mekin est réalisé sous forme d’un contrat de construction clé en main (EPC), par l’entreprise China National Electric Engineering Corporation (Cneec) sur un financement chinois de 25,7 milliards de francs CFA en faveur de l’Etat camerounais. En attendant que soit achevée la route d’accès à la Centrale hydroélectrique et l’enlèvement de la biomasse des zones inondables de la retenue, l’infrastructure est terminée à 100 % et fonctionnelle. Ainsi donc, apprend-on de plusieurs sources sur le site, les trois turbines sont installées et les essais de production réalisés à 100 %. De même, tous les équipements électromécaniques et hydromécaniques sont déjà installés. Les essais techniques de protection, essais électriques et système de production sont terminés. Les installations électriques réalisées entre la turbine, l’alternateur, le transformateur de puissance et poste élévateur et le réseau 110 KV jusqu’au poste abaisseur sont terminées. « La ligne 110 KV a déjà été testée positivement », assure un cadre d’Hydro Mekin, l’entreprise nationale en charge de l’exploitation dudit barrage.

Autre information : la voie d’accès est réalisée à 70 % avec l’appui de l’Etat dans le cadre des préparatifs de la pose de la première pierre. « Le reste des travaux concerne la reprise de 2 ouvrages de franchissement et la construction de la chaussée de 7 mètres de large, suivant les normes de bitumage réglementaires notamment la pose d’enrobé en particulier et traitement des points critiques issus de la dégradation partielle de la chaussée au cours des travaux », explique la même source. Aussi apprend-on encore, la digue principale est terminée à 100 %, notamment le compactage, dispositifs d’étanchéité amont par géotextile, l’enrochement amont et aval, le drainage aval, la transition de la digue principale centrale, le revêtement de la crête de la digue principale à la cote 615 m et le dispositif d’auscultation qui est déjà installé. Les mêmes aménagements dit-on, ont été réalisés sur la digue secondaire terminée également à 100 %, en plus des puits de décompression pour régler la question des sous pressions dues à la remontée de la nappe phréatique.

Quid de l’usine de pied ?

Quant à l’usine de pied, le gros œuvre est réalisé à 100 %. Tous les équipements mécaniques sont installés (vannes de fond, vannes de sécurité, portiques et palans pour système de maintenance et manutention). De même que les divers systèmes de suivi des paramètres électriques d’exploitation. Ce n’est pas tout. Le déversoir central est terminé à la cote 612 m ainsi que la passerelle au-dessus, matérialisant le passage rive gauche – rive droite à la cote 615 m ; la liaison entre les deux rives côté digue principale – digue secondaire est terminée ainsi que d’autres voies internes d’accès dans la centrale ; la ligne de transport est terminée et a déjà fait l’objet de tests en charge. Pour sa part, la cité du maître d’ouvrage, constituée de 10 bâtiments est également achevée à 100 %, ainsi que le dispositif d’installation d’eau potable et d’électricité. « Tous les aménagements sont prêts pour la réception provisoire, laisse entendre une voix autorisée. Lesdits bâtiments sont équipés à 80 % par Hydro Mekin ».

Essais concluants

Toujours en lien avec l’usine de pied, le poste élévateur est terminé et raccordé à la ligne 110 KV. Reste à faire, l’installation de la bobine de point neutre aussi bien au poste élévateur qu’abaisseur pour « faciliter l’intégration avec le réseau interconnecté sud pour une meilleure exploitation des dérivations monophasées dans toute la zone d’influence du projet Mekin ». Car, la construction du poste abaisseur 110/30 KV à Ndjom-Yekombo est terminée à 100 %, les essais de protection entre les deux systèmes élévateur et abaisseur sont terminés et les vérifications de mise à la terre sur les 140 pylônes se sont avérées concluantes. D’ailleurs apprend-on, les travaux pour la connexion proprement dite sont déjà faits par Eneo depuis le mois de décembre 2016. Du coup, les essais en charge ont eu lieu depuis le mois de mai 2017 et tous les trois groupes ont pu produire la puissance escomptée de 5 MW chacun.

« Au cours d’une réunion tenue à Douala en date du 13 juin 2017 confie un cadre d’Hydro Mekin, Eneo a proposé le fonctionnement de la Centrale de Mekin en mode ilôté [un mode qui se réfère aux centrales qui fonctionnent sans connexion au réseau de distribution d’électricité local ou national, Ndlr.]. Suite à l’accord d’Eneo, la marche probatoire dans le respect des normes de qualité et de sécurité a eu lieu avec succès du 1er au 14 novembre 2018. Le contrat d’assistance technique par Cneec pendant la période de garantie a été signé le 29 décembre 2018 ». L’équipe d’exploitation et de maintenance de la centrale hydroélectrique de Mekin est sur le site depuis le mois de janvier 2017. Alors que deux des trois groupes de 5 MW chacun fonctionnent (alternativement) depuis janvier 2018. Ceux-ci alimentent notamment les auxiliaires de la centrale, la cité de maître d’ouvrage, le camp de l’entreprise chinoise Cneec et jusqu’au mois de février 2019, les communes de Meyomessala et Sangmélima.

Par Arthur Wandji
Source : Défis actuels

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