Massacre de Ngarbuh : Les responsables au tribunal militaire

Le Communiqué de la présidence annonce des militaires aux arrêts alors que leurs complices sont en fuite.

Des militaires bientôt au tribunal

En reconnaissant la responsabilité des militaires dans le drame de Ngarbuh, Paul Biya an aussitôt ordonné des mesures disciplinaires contre ces pompiers devenus pyromanes. Si le Chef de bataillon Nyiangono Ze Charles Eric, Commandant du 52ème Bataillon d’infanterie motorisée (BIM) qui avait prescrit la mission de Ngarbuh est encore libre, le sergent Baba Guida, le gendarme Cyrille Sanding Sanding et le soldat de première classe Gilbert Haranga, sont aux arrêts, sur instruction du Chef suprême des armées.

« Connaissant pourtant la sensibilité de la zone de Ngarbuh, où existent de vives tensions intercommunautaires, n’a pas personnellement supervisé l’opération menée par ses hommes », reproche-t-on au commandant du 52ème BIM basé à Nkambé. Le sergent Baba Guida qui a conduit les opérations de terrain, est coupable d’avoir outrepassé les consignes, allant au-delà de la simple « reconnaissance » à lui confiée. Pire, le sergent Baba Guida « a associé des civils armés à une opération militaire », et en outre, « n’a pas maîtrisé ses hommes au cours de ladite opération, a ordonné l’incendie de maisons et volontairement travesti le compte rendu de l’opération et son bilan », selon le communiqué du secrétaire général de la Présidence de la République.

Les deux autres acteurs du drame ont davantage été des exécutants. Le gendarme Cyrille Sanding Sanding, « a participé à une opération ayant causé la mort de plusieurs personnes et des incendies de maisons », relève le communiqué. Tout comme le soldat de 1ère classe Gilbert Haranga qui « a participé à une opération ayant causé la mort de plusieurs personnes et des incendies de maisons ». Les dix autres complices font partie des 17 civils ayant pris part à la mission. En son temps, le journaliste et activiste Michel Biem Tong avait déjà indiqué que les militaires avaient bénéficié du soutien de civils recrutés au sein de la communauté Mbororo, présentés dans le rapport d’enquête comme des membres d’un groupe d’autodéfense local. Ces derniers sont en fuite pour le moment et sont recherchés pour comparaître devant le tribunal militaire de Yaoundé où un dossier a déjà été ouvert à l’encontre des présumés coupables de ce drame.

Si ces derniers qui selon le journaliste et activiste Michel Biem Tong appartiennent à l’ethnie Mbororo, non connus jusqu’ici et qui ont fondu dans la nature, les hommes en ténue formellement identifiés, sont sous le coup d’une procédure disciplinaire. Le commandant Charles Eric Nyiangono Ze est libre, alors que ses hommes de main sont aux arrêts et méditent leur sort dans des cellules de la prison militaire à Yaoundé. Le président de la République a prescrit l’exhumation des corps des victimes pour une inhumation digne; et l’identification des ayant-droit en vue de dédommagements.

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