Le Port Autonome de Douala chasse ses fantômes

Près de 80 épaves jonchent la baie de Bonabéri, constituant un obstacle majeur à l’attractivité et à la compétitivité du port. Mais d’ici les prochains jours, un chantier d’une ampleur inédite va débuter avec l’enlèvement de 25 navires abandonnés. Un enjeu crucial pour la Direction Générale du port.

Histoire de pirates ou chasse ou trésor, les énormes squelettes de navires qui jonchent la baie de Bonabéri rendent dangereux l’accès au Port Autonome de Douala (PAD). A la Direction Générale de la plateforme forme portuaire, ces épaves constituent même un obstacle majeur à son attractivité et à sa compétitivité. Dans la rade camerounaise, l’on a repéré 80 épaves au Port de Douala (dont 25 vont être enlevés dans l’urgence) et 25 aux ports Limbe (09) et Tiko (16), soit un total de 103 épaves, les unes encore en état de flottabilité et d’autres coulées. Ces épaves sont essentiellement constitués de caboteurs (petits navires de transport de marchandises et de passager) ; chalutiers (bateau de pêche) ; remorqueurs (service assistance aux navires de grande envergure) ; caissons docks ; drague (dragage) ; et autres vedettes (multi services). Or plus il y a d’épaves, plus les bateaux évitent d’y débarquer. Et cela constitue un manque-à-gagner considérable pour la plateforme. C’est pourquoi, d’ici les prochains jours, un chantier d’une ampleur inédite va débuter avec l’enlèvement de ces navires abandonnés. Un enjeu crucial pour la Direction Générale du port.

Normalisation et modernisation

« Véritable serpent de mer hier dit-on au port, la problématique des épaves du Port de Douala-Bonabéri et de Limbe va enfin trouver une solution dans le cadre du processus de normalisation et de modernisation en cours ». La Direction générale du PAD, avec le soutien du Conseil d’administration, en a fait une priorité depuis un an. « Il fallait saisir le taureau par les cornes et en finir », explique-t-on. A l’heure actuelle, le projet d’enlèvement des épaves est bouclé. Le marché y relatif a déjà été signé par le ministère des Marchés publics. La société Bonifacio, adjudicataire de ce marché et le PAD se sont accordés sur les termes du paiement avec la Cameroon Bank of Credit. Selon des sources au port, toutes les conditions sont donc réunies pour « boucler ce processus tant espéré et jamais réalisé, et qui n’attend plus que le lancement effectif et officiel des opérations d’assainissement des plans d’eau, des quais, le chenal et les darses du Port de Douala-Bonabéri et celui de Limbe ».

Le projet d’enlèvement des épaves au Port de Douala-Bonabéri et de Limbe constitue selon des sources internes, une action forte et significative de la nouvelle dynamique en cours d’implémentation au PAD. Beaucoup considèrent cette opération d’envergure comme un projet unique, moins par la nature même des travaux requis que par la taille exceptionnelle du chantier. « Les compétences et le matériel requis pour l’enlèvement dans le milieu marin sont très spécifiques. Ce qui explique le fait que peu de firmes dans le monde ont la capacité de répondre au défi que représente ce projet », assure le service de communication du PAD.

Ce projet qui, dans l’urgence, concerne l’enlèvement de 25 épaves (20 navires privés et 5 navires appartenant au PAD) et qui va durer 240 jours (8 mois) sera effectué en trois phases à savoir : l’enlèvement des épaves en état de flottabilité après renflouement ; l’enlèvement des épaves devant être découpées dans l’eau ; l’enlèvement des épaves à sortir de l’eau et à mettre sur quai pour dépeçage. Pour mémoire, c’est au terme de la 68ème session du Conseil d’Administration du PAD tenue le 6 octobre 2017que la résolution autorisant le directeur général, Cyrus Ngo’o à faire enlever et reformer les épaves de navires qui encombrent les plans d’eau au port de Douala a été adoptée et paraphée par le président dudit Conseil.

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