Investissement : Pourquoi l’Etat soutient Neo industry

L'onction gouvernementale au projet Neo industry

L’objectif du gouvernement est clair : faire du Cameroun un pays industrialisé. Pour ce faire, les pouvoirs publics ne lésinent pas sur les moyens d’accompagner les entreprises locales capables de faciliter cette transition vers l’émergence. Parmi les bénéficiaires de cet accompagnement de l’Etat figure Neo Industry. Parce que les activités de cette entreprise de transformation de fèves de cacao favorisent l’amélioration de l’industrialisation du pays et constituent un atout significatif dans la vision de l’Etat, les pouvoirs publics sont en effet prêts à tout pour voir cette usine se développer davantage afin de devenir une référence dans la sous-région Afrique centrale. Le Premier ministre Joseph Dion Ngute lui avait d’ailleurs assuré le soutien indéfectible du gouvernement le 26 avril 2019, lors de l’inauguration de l’entreprise du camerounais Emmanuel Neossi, située dans la localité de Kekem, département du Haut-Nkam, région de l’Ouest. « Le gouvernement camerounais vous apportera l’accompagnement nécessaire », avait-il martelé. Ce d’autant plus que : « l’inauguration de ce tissu industriel à la pointe de la technologie est une avancée significative vers l’émergence du Cameroun que le président de la République appelle de tous ses vœux ».

Des ambitions audacieuses

En effet, les ambitions de cette industrie agroalimentaire avaient séduit les pouvoirs publics. A tel point que Joseph Dion Ngute avait déclaré que ce projet constituait un réel exemple pour le secteur privé. De manière précise, Neo Industry projetait de porter le taux de transformation de cacao de 13% en 2010 à 40% en 2020. Ceci en transformant 32 000 tonnes de fèves de cacao par an soit 6000 tonnes de poudre de cacao, 12 000 tonnes de beurre de cacao, 6 000 tonnes de masse et d’huile de cacao. A cela faudrait ajouter les 800 emplois directs et les 1000 indirects que devaient générer ce projet. « Le gouvernement camerounais apprécie les investissements considérables que vous venez de réaliser dans le cadre du programme de développement de la chaîne de valeur du Cacao du Cameroun. Votre société ici dans notre pays, aura les grands voyants mondiaux en transformant le cacao et en mettant sur le marché des produits dérivés comme la liqueur, le beurre et la poudre de cacao».

Appuis du gouvernement

Avec un impact significatif sur l’industrialisation du pays et aussi la création de la valeur ajoutée, l’Etat par l’entremise du ministre des Finances Louis Paul Motaze, à l’époque ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) avait accordé à cette industrie des « appuis directs dans les investissements productifs ». Notamment l’exonération des impôts et taxes directes, ainsi que des droits et taxes de douanes sur l’importation des équipements pendant dix ans. Le gouvernement lui avait également concédé 26 000 hectares de son domaine pour l’installation du complexe agro-industriel dans la vallée du Ntem, région du Sud. Louis Paul Motaze avait aussi accordé au promoteur du projet, un financement direct de 1,2 milliard de francs CFA dans le cadre du Projet Agropoles. « Il faut encourager la transformation du cacao ; cela nous permet d’être beaucoup plus résilients et nous mettre à l’abri des fluctuations des prix sur le marché international », avait expliqué Louis Paul Motaze.

Soutenir l’industrie locale et sauver les emplois

Outre les objectifs aguicheurs de Neo Industry, les experts pensent que le soutien de l’Etat à cette entreprise locale est tout à fait légitime. En ce sens que, cette industrie va en droite ligne avec sa nouvelle politique économique nationale qui s’articule autour d’une industrialisation locale porteuse de croissance et créatrice d’emploi. « L’industrie fait partie de la priorité de la nouvelle Stratégie Nationale de Développement. C’est une entreprise qui intéresse l’Etat à plusieurs titres car, elle présente des intérêts pour lui notamment les emplois, les impôts. Cette entreprise se situe au cœur de la stratégie du développement en cours et mettre en place une industrie n’est pas chose facile », explique Pr Viviane Ondoua Biwole, expert en gouvernance public.
Par Ghislaine Ngancha

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