Honorable Rolande Ngo Issi: « Le réseau des femmes parlementaires défend les intérêts des femmes »

Secrétaire générale adjointe du réseau des femmes parlementaires, la députée du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale présente les missions et les chantiers de cette dynamique dont elle est membre.

En l’espace de quelques jours, vous avez été élue Secrétaire Générale Adjointe du Réseau des Femmes Parlementaires et nommée membre du Conseil Supérieur de la Magistrature, comment avez-vous accueilli ces promotions et qu’est ce qui peut justifier les choix qui ont été portés sur votre personne ?

Déjà pour repréciser, j’ai accédé au poste de Secrétaire Sénérale Adjointe des Femmes Parlementaires à l’issue d’une élection et lorsqu’on a l’onction de ses compairs à travers une élection, on ne peut qu’être heureuse. En ce qui concerne ma nomination en tant que membre du Conseil Supérieur de la Magistrature, je l’ai accueilli avec beaucoup de fierté, car je représente l’Assemblée Nationale au Conseil supérieur de la magistrature. Partout où j’ai évoqué ce sujet, je remercie d’abord mes populations, parce que c’est grâce à elle que je suis à l’Assemblée Nationale. Je peux dire que globalement c’est une grande satisfaction.

Maintenant pour répondre à la question de savoir ce qui peut expliquer le choix sur ma modeste personne, je dirai qu’il y’a parfois des questions qui n’ont pas de réponse. Mais je crois que c’est surtout le travail, le dynamisme, l’amour pour le travail qu’on fait et pour la patrie, l’esprit des propositions que nous apportons au sein de l’Assemblée Nationale. Voilà quelques éléments qui peuvent expliquer le choix qui a été porté sur ma modeste personne.

Parlez-nous en quelques mots du Réseau des Femmes Parlementaires

D’après ce qui a été dit lors de l’Assemblée générale constitutive du Réseau des Femmes Parlementaires, il s’agit d’une dynamique qui met au contre les problèmes des femmes. Comme vous le savez, dans nos cultures, les femmes ne sont pas toujours valorisées, lorsqu’il s’agit de la pratique de la politique. Madame Foning de regrettée mémoire a donc pensé à mettre sur pied ce réseau afin d’intéresser plus de femmes à la chose politique. Notre réseau travaille en synergie avec les organismes internationaux qui s’occupent des questions des femmes et le gouvernement. Dans leur démarche, les femmes députées portent plus haut les problèmes que connaissent les femmes à la base. Car il faut le préciser le rôle du député est de porter au niveau des instances décisionnelles, les problèmes qui se posent à la base.  Ensuite, les femmes députées ont-elles mêmes plusieurs projets à soumettre à ces partenaires. Ce réseau est donc là pour défendre les intérêts des femmes. Mais il n’y a pas que les femmes dans le réseau, il y’a aussi des hommes, car les femmes ne peuvent travailler sereinement que si elles ont l’appui des hommes. C’est ce qui justifie entre autres la présence des hommes au sein de ce réseau.

Quels sont concrètement les missions du Réseau des Femmes Parlementaires ?

Nos missions sont de faire en sorte que les femmes soient représentées. Lorsqu’on observe la population du Cameroun, on se rend compte que les femmes sont majoritaires. Mais au niveau des cercles de décisions, les femmes sont moins représentées. Il est donc question de batailler pour que plus de femmes accèdent aux instances de décisions. Car la présence des femmes au sein des cercles de décision peut impacter sur les décisions. Il est aussi question d’encourager les femmes à s’intéresser à la chose politique, en postulant pour des mandats électifs. Pour celles qui n’ont pas d’ambitions politiques, elles doivent au moins être des acteurs de la démocratie, en s’inscrivant sur les listes électorales et en votant. Le Réseau des Femmes Parlementaires a aussi un caractère social. Nous travaillons pour essayer de soutenir le gouvernement pour  faciliter l’accès des femmes à l’emploi, à l’auto-emploi, et aux questions de santé. Car les femmes avec les accouchements précoces et tous les problèmes de santé qu’elles connaissent, doivent être éduquées. Le volet éducation et formation de la jeune fille font aussi partie des missions du réseau des femmes parlementaires. Bref au sein du réseau, nous traitons des questions économiques, politiques et de santé. On voudrait que les femmes puissent vraiment s’impliquer dans la société afin de parvenir à une réelle émancipation.

Quels sont les premiers chantiers du réseau des femmes parlementaires ?

Nous avons une réunion cette semaine, c’est au cours de cette réunion que nous allons mettre sur pied un plan d’actions. Chacune peut avoir ses idées, mais il est question que nous nous asseyons pour coordonner visions et planifier des actions. Pour être plus claire, nous avons estimé que les femmes parlementaires ne sont pas assez vues dans le cadre de la lutte contre la Covcid-19, elles mènent certes des actions de manière individuelle pour lutter contre la pandémie, mais dans l’ensemble, on n’a pas vu le groupe des femmes parlementaires sur le terrain. Nous avons donc estimé qu’après la session parlementaire, le réseau des femmes députées doit descendre sur le terrain pour sensibiliser les femmes, leur apporter des kits, et tout ce qui participe à la prévention de la Covid-19. Au sortir donc de cette session on verra les femmes parlementaires sur le terrain pour sensibiliser contre la Covid-19.

Qu’est ce que vous entendez apporter personnellement au sein du réseau des femmes parlementaires ?

Personnellement, j’entends mettre l’accent sur l’autonomisation de la femme. Lorsque vous essayer de parcourir l’arrière-pays, il y’a des régions où les femmes sont très pauvres. Certaines n’arrivent même pas à payer un comprimé quand l’enfant est malade. Il faudrait donc mettre sur pied un projet sur l’entreprenariat de la jeune fille et la femme. J’ai commencé déjà à mobiliser un certain nombre d’éléments. Pour le moment nous attendons que la pandémie s’arrête pour que nous descendons sur le terrain pour implémenter ce projet.  Il y a aussi le volet social. Nous avons des jeunes filles qui à cause de certaines péripéties se retrouvent dans des situations assez complexes, et nous entendons porter secours à celle-là. Le volet politique est aussi important, les femmes doivent savoir qu’elles ont une place importante dans la politique de leur pays. Chaque femme devrait intégrer cela.  C’est un vaste chantier, mais il n’est pas impossible que d’ici 2025, on trouve les femmes actrices du développement économique et actrices de la politique dans notre pays.

Le réseau des femmes parlementaires entend-il faire des propositions de loi lors des prochaines sessions ?

Bien évidemment, le rôle du député c’est aussi de faire des propositions de loi. Il y’a des propositions de loi que nous allons faire émanant du réseau et défendant les intérêts des femmes. Mais le plus grand défi sera au niveau de l’élaboration de ces propositions de lois.

Avec plus de 60 femmes à l’Assemblée Nationale, l’égalité de genre est-elle envisageable lors de la prochaine législature ?

C’est faisable, si nous avons commencé à l’Assemblée Nationale avec 3 femmes, et qu’aujourd’hui nous avons atteint le quota de 30% demandé par les Nations unis, cela signifie que nous sommes en route. Maintenant il nous faudra faire des propositions de loi pour modifier le Code électoral, afin que ce quota passe de 30 à 40% et progressivement on pourra être à 50%. C’est imminant qu’on atteigne la parité en ce qui est des mandats électifs, c’est vrai que ça ne sera pas facile, mais on devra y travailler. Nous qui sommes à l’Assemblée Nationale aujourd’hui, nous devons, à travers notre dynamisme, notre travail, notre abnégation, démontrer que ce n’était pas une erreur de faire confiance aux femmes.

Interview réalisée par Joseph Essama

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