Fécafoot : L’embarrassant cas Joshua Osih*

Le 2ème vice-président de l’instance rechigne à se conformer aux statuts sur le cumul de fonctions et d’incompatibilités.

Les élus de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) sous le coup des incompatibilités et du cumul des fonctions avaient jusqu’au 15 janvier à minuit pour se conformer aux nouveaux statuts. Notamment à l’article 32 alinéa 2 qui dispose qu’« un membre du Comité exécutif ne peut être simultanément membre d’un organe juridictionnel de la Fécafoot, ni délégué à l’Assemblée générale, ni membre de la commission d’Audit et de conformité ». Mais aussi et surtout, l’article 50 des mêmes textes qui exclut du Comité d’urgence toute personne bénéficiant d’une immunité, les acteurs encore en exercice (joueur, entraîneur, arbitre, intermédiaire ou agent). Une quinzaine de cas avaient été répertoriés au terme du processus électoral achevé le 12 décembre dernier par l’élection de Seidou Mbombo Njoya à la tête de la Fécafoot. Et en bouclant les travaux de la première session du Comité exécutif le 14 janvier dernier, les acteurs concernés s’étaient presque tous arrimés aux statuts. Par exemple, Céline Eko a libéré le fauteuil de présidente de la Ligue régionale du Sud, pour rester au Comité exécutif ; pareil pour Alim Konaté du Nord, Saint Fabien Mvogo du Centre et Abbo Mohamadou de l’Adamaoua. Asta Yvonne, déléguée du Nord, a préféré le comité exécutif.

Il ne restait plus que Joshua Osih. Le 2ème vice-président avait pourtant donné rendez-vous cette nuit là à 23h30, pour dévoiler sa position. Lui le délégué de la Ligue régionale du Sud-ouest à l’Assemblée générale, qui est à la fois membre du Comité exécutif, membre du Comité d’urgence et protégé par l’immunité parlementaire. Mais jusqu’ici, rien n’a officiellement changé sur sa situation. Et rien ne devrait changer. C’est que, en interne, on ne voit plus la réalité sous le même angle. « En réalité, il n’a aucun problème d’incompatibilité », selon Parfait Siki. Pour le patron de la communication de la Fécafoot, « il faut comprendre l’esprit de la loi. L’esprit de cette loi n’était pas de pénaliser les vice-présidents ». Expliquant que « le législateur a juste voulu protéger les fonds de la Fécafoot ; et c’est le président qui gère ces fonds et est donc la personne visée par cette disposition des statuts ».

Un privilégié

Sur un tout autre plan, « M. Osih peut bien faire lever son immunité, le temps qu’il siège au Comité d’urgence », envisage Parfait Siki. La loi pose un principe. A la Fécafoot, on ne le voit pas ainsi. « Il peut également choisir de ne pas siéger au comité d’urgence, et il n’y aura rien à lui reprocher », suppute-t-on. Encore que « le comité d’urgence ne s’est pas encore réuni », rappelle Parfait Siki. Avant de conclure à « un cas de droit qui se pose ». Aux spécialistes de s’y pencher donc, esquive-t-il. Au passage, le « cumulard » garde encore la main sur Kumba lakers, le club dont il est le président et qui lui a ouvert les portes de Tsinga. Une autre situation d’incompatibilité à régler. Quoi qu’il en soit, Joshua Osih est un membre pour le moins privilégié à la Fécafoot. Puisque la même loi qui frappe entre autres Alim Konaté et Céline Eko, l’épargne. Les missions assignées à l’homme trahissent-elles cette situation de favorisé ? L’ambiguïté sur son « incompatibilité » n’a pas empêché que le 2ème vice-président soit désigné pour assurer la médiation entre les factions dissidentes du Canon et du TKC. Lui qui préside aussi le comité ad hoc chargé de réfléchir sur l’avenir et la réforme des championnats amateurs. A défaut de diriger le Cameroun, Joshua Osih qui a terminé 4ème à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, a jeté son dévolu sur la Fécafoot. Le 1er vice-président du SDF que d’aucuns perçoivent comme « un pion de Samuel Eto’o pour contrôler les pro-Iya Mohamed », semble résolu à ne fléchir face à aucun obstacle, pour redonner un sens à sa vie publique. Le score électoral (moins de 5%) ayant tué le mythe du successeur de Ni John Fru Ndi. Le parti de la Balance ayant, lui, décidé de renouer avec l’option radicaliste, contraire à la tendance modérée qu’incarne Joshua Osih.
Source : Défis actuels
*La titraille est de la rédaction.

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