Fécafoot : La Fifa désillusionne Albert Mbida

Albert-Mbida-élevé puis rabaissé par Biya

La Fédération Internationale de Football Association (FIFA) a désigné l’exécutif de Séidou Mbombo Njoya comme représentant de la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot) devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), dans le litige qui oppose la Fécafoot à la Ligue de Football Professionnel du Cameroun (LFPC). Dans la lettre signée de Miguel Liétard Fernández-Palacios, directeur du département litiges, la FIFA convoque deux lettres qu’elle a déjà connues dans cette même cause : celle du 16 janvier 2021 dans laquelle la secrétaire générale informait son homologue de la Fécafoot que « les organes en place à cette date sont maintenus pour assurer l’intérim…jusqu’aux nouvelles élections…». C’était au lendemain de la sentence du TAS qui annulait l’élection du prince Bamoun. L’autre lettre est celle du 19 février 2021 par laquelle Véron Mosengo, le chef du département Associations membres « confirme qu’est dénuée de tout effet valable l’assemblée générale extraordinaire ayant eu lieu le 2 février 2021 ; et que jusqu’à la tenue d’une nouvelle assemblée générale élective régulière, le président Seidou Mbombo Njoya et son comité exécutif en place depuis 2018 demeurent les dirigeants légitimes de la Fécafoot ».

Cet autre document était adressé au TAS qui requérait l’avis de la FIFA sur le représentant de la Fécafoot entre Seidou Mbombo Njoya et Albert Mbida. Mais les frondeurs avaient contesté la légitimité de Veron Mosengo, attendant plutôt le département juridique. Aussi, l’exécutif du 2 février s’appuyait sur l’article 69 des Statuts de la FIFA qui engage ses membres et licenciés « à reconnaître le TAS comme instance juridictionnelle indépendante…» et «… à prendre les dispositions nécessaires pour que leurs membres ainsi que leurs joueurs et officiels se soumettent à l’arbitrage du TAS». Disposition reprise tant par la Fécafoot que par la loi du 11 juillet 2018 encadrant les activités physiques et sportives au Cameroun.

Yaoundé à la manœuvre ( ?)

Mais le TAS lui-même a favorisé cette situation. Après avoir annulé les textes ayant encadré l’élection à la Fécafoot en 2018, le Tribunal a ouvert une brèche à la FIFA. En proposant de laisser l’équipe en place assurer la transition. Et la FIFA ne s’est pas fait prier pour s’y engouffrer. Elle qui peine depuis 2013 à trouver une solution définitive à la crise de la Fécafoot. La position de la FIFA épouse celle du gouvernement camerounais. Une attitude peut-être même concertée. Gianni Infantino, le président de la FIFA, avait été reçu en audience par Paul Biya quelques heures avant le verdict que le TAS avait déjà reporté deux fois.

Fin de rêve pour Albert Mbida.

Pour l’instant. Mais la partie n’est certainement pas terminée. Abdouraman Hamadou, la figure de proue de la contestation contre les équipes qui se sont succédé à la Fécafoot après Iya Mohammed, n’a pas encore dit son dernier mot. Autant qu’Albert Mbida. Ce dernier a juré qu’il « ne subira aucune pression si elle ne venait pas de la plus haute hiérarchie », à savoir Paul Biya. Le professeur de droit qui a élu ses bureaux au siège de la LFPC au quartier Fouda à Yaoundé, a déjà été reçu en audience par diverses personnalités de la République, dont le secrétaire général des Services du Premier ministre. Pour l‘amener à baisser la garde. En vain. Certes Yaoundé et Zurich savent qu’ils retrouveront bientôt l’Assemblée générale de 2009 qui a nommé le sénateur du parti au pouvoir. En attendant, Mbombo Njoya gouverne.

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