Elections : Les partis s’opposent à une tenue imminente des régionales

Aussi bien au sein du rdpc que de l’opposition, les voix s’élèvent pour critiquer le canevas proposé par le pouvoir en place pour l’organisation de ce scrutin.

La rue plutôt qu'une élection perdue d'avance

C’est la première fois qu’une élection régionale va se tenir au Cameroun, depuis l’inscription sur la Constitution de 1996 des conseils régionaux. Mais avant la tenue de ce scrutin, les voix s’élèvent déjà pour dénoncer les manœuvres du pouvoir en place.
C’est au sein même de la famille politique gouvernante que les premières critiques sont sorties. Dans les rangs du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), les militants s’opposent aux investitures des candidats par le parti. Les alliés du parti au pouvoir craignent que le comité central désigne comme en 2013, les candidats qui devront représenter le Rdpc aux élections régionales. Selon un président de sous-section qui a requis l’anonymat, les candidats désignés par le comité central ne sont pas toujours ceux qui représentent la volonté populaire. Le cadre du parti de la flamme explique que son parti doit d’abord procéder aux élections primaires et ce sont les candidats qui auront remportés le scrutin à la base qui doivent représenter le parti au niveau régional.

L’opposition aussi n’a pas attendu que la date des élections régionales soit officiellement communiquée pour émettre les critiques. Réunis dans le cadre du Comité National Exécutif (NEC), le Social Democratic Front (SDF) a condamné la tenue imminente de ce scrutin. Le parti de Ni John Fru Ndi, affirme qu’au regard de l’échiquier politique actuel, le Rdpc est parti pour rafler tous les postes au niveau du conseil régional. Le SDF pense que les dés sont jetés d’avance en faveur du parti au pouvoir pour cette élection. « En l’état actuel, le parti au pouvoir entend perpétuer ce qui s’est passé en 2013 avec l’élection des sénateurs. Les communes du Cameroun sont dominées par les maires et conseillers municipaux Rdpc. Inutile d’aller à ces élections si les municipales ne sont pas organisées avant. C’est une autre farce du régime », a violemment critiqué le député Fobi Nchinda. Le candidat historique de l’opposition Ni John Fru Ndi a même déjà annoncé qu’il ne participera pas à ces élections.

C’est le même son de cloche du coté du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Le parti de Maurice Kamto pense qu’il est « inacceptable » d’organiser les élections régionales avec un code électoral qui présente des insuffisances. Pour le MRC, un Code électoral consensuel doit d’abord être mis sur pied avant la tenue de toute élection. Selon le Code électoral, ce sont les conseillers municipaux qui élisent les délégués régionaux. Les statistiques disponibles dévoilent que, sur 10 626 conseillers municipaux au Cameroun, le Rdpc seul compte 8 685, contre 826 seulement pour le SDF et 19 pour le Mouvement pour la renaissance du Cameroun, etc. Au-delà de ces statistiques qui prouvent à souhait que le parti au pouvoir est bien parti pour remporter haut la main cette élection, si elle se tient avant les municipales, le SDF évoque aussi le fait que la crise anglophone, ne permet d’organiser une élection crédible et transparente dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, fief historique de ce parti. Malgré toutes ces critiques, tout laisse croire qu’après l’adoption des projets de lois déposés à l’Assemblée nationale, relatif à l’élection des conseillers régionaux, le corps électoral sera convoqué.

Joseph Essama
Source : Défis actuels

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