Elections législatives partielles : Vers un nouveau report du scrutin ?

Près de 4 jours après le vote du 22 mars dernier, plusieurs indices laissent penser que certains partis politique en lice pourraient demander une nouvelle reprise de l’élection.



L’élection législative partielle s’est déroulé le 22 mars dernier dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Au total, six partis politiques étaient en lice pour 13 sièges dans 11 circonscriptions, dont 10 dans le Nord-Ouest et 1 dans le Sud-Ouest. Selon le ministre de l’Administration Territoriale l’élection s’est déroulée dans le calme et la sérénité. « Le scrutin s’est déroulé dans le calme et la transparence. Aucun incident majeur susceptible d’entacher le bon déroulement de ces élections ou leur crédibilité n’a été signalé », a affirmé Paul Atanga Nji dimanche dernier après le scrutin. Au plan sécuritaire Paul Atanga Nji assure que « Elections Cameroon (Elecam) a bénéficié, comme par le passé, d’un encadrement sécuritaire optimal à la satisfaction de tous les acteurs politiques intéressés ». Elections Cameroon a de son côté affiché son satisfecit. « Les bureaux de vote ont ouvert à 08h00 et fermé leurs portes à 18h00….les électeurs ont voté dans l’ordre, la discipline et la transparence», s’est félicité Enow Abrams Egbe, le président du conseil électoral. Si les autorités en charge de l’organisation des élections se montrent optimistes, certains observateurs et certains partis politiques affirment que l’élection ne s’est pas déroulée dans le calme. Selon la journaliste Mimi Mefo, citant une source à Makon, plusieurs personnes ont été tuées pendant le déroulement des élections. La journaliste indique que « trois personnes ont été tuées dans les violences électorales. Parmi eux, un combattant ambazonien et deux éléments des forces de sécurité ». A Batibo et à Bamenda, des sources locales ont annoncé que plusieurs coups de feu ont été entendus dans la journée, obligeant plusieurs électeurs à ne pas se rendre aux urnes. Au sein du SDF, tous les officiels contactés n’ont pas souhaité s’exprimer sur les présumés personnes qui auraient été tuées le jour de l’élection. Ils ont néanmoins reconnu que l’élection ne s’est pas déroulée dans le calme « comme le prétendent les autorités en charge de l’Administration Territoriale ».
Vers une nouvelle saisine du Conseil Constitutionnel
Selon tendances récoltées dans les différents quartiers généraux, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais viendraient largement en tête dans les deux régions, devant son principal rival le Social Democratic Front. Une victoire due en partie, au fait que « dans certaines localités seuls les électeurs du Rdpc pouvaient bénéficier de la protection des forces de l’ordre », se plaint Arrey Ngomena, militant du SDF dans le Nord-Ouest. A en croire ce militant, l’insécurité dans les zones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a fait que « cette élection soit marquée par un très faible taux de participation ». Même si cette affirmation n’a pas encore été prouvée, elle parait néanmoins vraisemblable, ce d’autant plus que depuis la fin de cette élection, l’organe chargée des élections entretient un flou sur le taux de participation au scrutin. Selon l’historien et analyste Patrick Medza, ces arguments qui sont similaires à ceux que le SDF avait déjà évoqué pour demander l’annulation du scrutin du 09 février, pourraient amener cette formation politique à saisir une fois de plus le Conseil Constitutionnel pour demander une deuxième annulation de l’élection. Le 25 février dernier, le Conseil constitutionnel a prononcé, après saisine du SDF, l’annulation partielle des résultats des élections législatives dans onze circonscriptions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Entre autres motifs évoqués, les violences électorales qui ont privé de nombreux électeurs d’exercer leur droit de vote. Selon le Social Democratic Front (SDF), parti d’opposition qui a demandé et obtenu cette annulation partielle, toutes ces irrégularités n’ont pas permis d’avoir un « vote libre et transparent ».
Plus de groupe parlementaire pour le SDF
Si le Social Democratic Front (SDF), venait à perdre tous les sièges en jeu dans cette élection, il n’aura plus de groupe parlementaire au sein de la chambre basse du Parlement. Le parti de Ni John Fru Ndi devra uniquement se contenter des cinq sièges obtenus lors des législatives du 09 février dernier. Un nombre de député qui lui fera non seulement perdre sa place de première force de l’opposition à l’Assemblée Nationale, mais aussi son groupe parlementaire. Le règlement intérieur de l’Assemblée Nationale indique, en son article 20 (1) que : « Les députés peuvent s’organiser en groupes par partis politiques. Aucun groupe ne peut comprendre moins de 15 membres, non compris les députés apparentés ».
Joseph Essama

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