Droits de l’Homme : les forces de sécurité nationales accusées de torture

L’ONG Amnesty International pointe du doigt les éléments du Secrétariat d’Etat à la défense (SED) d’avoir maltraité près de 60 membres de l’opposition.

Les forces de sécurité camerounaises sont en butte aux accusations de l’ONG Amnesty international. Après avoir été accusées de commettre les exactions sur les populations civiles dans le cadre de la guerre contre Boko Haram et dans le conflit du Nord-Ouest et Sud-Ouest, les hommes en tenue viennent encore d’être la cible des incriminations de l’ONG anglaise. « Près de 60 membres de l’opposition sont torturés par les forces de sécurité », écrit l’ONG dans son rapport publié le 26 juillet dernier.  Selon Amnesty International, « Avant d’être relâchées, ces personnes ont été frappées à coups de bâton par les forces de sécurité et contraintes de se mettre dans des postures humiliantes.  Elles ont été forcées de marcher comme des canards dans la boue », l’ONG parle de 59 victimes dont six femmes et indique que ces personnes « sont choquées et traumatisées par les mauvais traitements qu’elles ont subis. » Les auteurs du rapport pointe du doigt le Secrétariat d’Etat à la Défense (SED) et affirment que, « Comme beaucoup d’autres centres de détention non officiels du Cameroun, le SED a la réputation de torturer les détenus. » Des actes de tortures, qui pour Marie-Evelyne Petrus Barry, directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International, visent à « réduire au silence l’opposition. » La patronne de l’ONG anglaise pour l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest est ferme : « Ces torture doivent cesser. » Amnesty International dit avoir« interrogé plusieurs membres de l’opposition aujourd’hui libres qui ont été victimes de torture ou d’autres mauvais traitements. Ces personnes ont décrit l’utilisation de différentes techniques, telles que des coups et des exercices physiques difficiles, y compris contre les femmes. » A l’endroit des pouvoir public, Amnesty international exige que les« autorités judiciaires enquêtent sur les allégations faisant état d’actes de torture et d’autres mauvais traitements à l’encontre de ces 59 membres de l’opposition, et prendre des mesures concrètes pour traduire en justice les auteurs de ces actes ».

Dans le même rapport, l’ONG anglaise insiste que les autorités libèrent « immédiatement et abandonnent toutes les charges retenues Maurice Kamto et les siens. » Elle tranche qu’« En confirmant que les membres de l’opposition seront jugés devant un tribunal militaire, les autorités camerounaises bafouent le droit international. » Evelyne Petrus Barry, directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International, se dit préoccupée par le fait que, traduits devant le tribunal militaire, « Maurice Kamto et ses partisans risquent de ne pas bénéficier d’un procès équitable et pourraient encourir la peine de mort ».

Il y’a quelques jours, Amnesty International, réagissant aux sujets des émeutes de Kondengui, avait mis en garde les autorités camerounaises, d’un risque d’une nouvelle insurrection à la prison centrale de Kondengui à cause, des « conditions carcérales extrêmement mauvaises » et de la surpopulation à des détenus non jugés dans ce centre pénitencier.  L’ONG avait ensuite demandé aux autorités « d’œuvrer à l’amélioration des terribles conditions dans lesquelles sont entassés les prisonniers, de libérer toutes les personnes incarcérées uniquement pour avoir exercé leur droit de manifester pacifiquement et de veiller à ce que toutes les personnes détenues au-delà de la durée légale de détention provisoire soient immédiatement déférées devant un juge ou libérées. »

Joseph Essama

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