Crise anglophone : Paul Biya prié d’accélérer la mise en œuvre des résolutions du GDN

C’est l’une des conclusions de la récente mission menée à Yaoundé, par le président de la commission de l’union africaine et les secrétaires généraux du Commonwealth et de la francophonie.

Biya en audience avec les émissaires de l'UA, du Commonwealth et de la Francophonie

Moussa Faki Mahamat, Louise Mushikiwabo et Patricia Scotland ont séjourné à Yaoundé du 26 au 28 novembre dernier. En visite officielle sur le sol camerounais, le président de la Commission de l’Union Africaine (UA) et les deux secrétaires généraux de la l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et du Commonwealth ont tour à tour rencontré le chef de l’Etat Paul Biya et le Premier ministre Joseph Dion Ngute. Au centre des échanges, de nombreux sujets d’actualité parmi lesquels la crise sociopolitique qui secoue depuis trois ans, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Ayant pris le soin de féliciter Yaoundé de manière solennelle, pour avoir organisé un Grand Dialogue National (GDN) du 30 septembre au 4 octobre dernier à l’effet de trouver des solutions définitives à cette crise dite « anglophone », les trois émissaires de l’UA, de la Francophonie et du Commonwealth ont invité leurs hôtes à accélérer la mise en œuvre des résolutions de ces assises qui ont mobilisé plus de 400 participants venus de toutes les villes du pays, et même de la diaspora. « Le but de la mission tripartite était d’encourager les efforts nationaux en cours pour la mise en œuvre des conclusions du Grand Dialogue National et de soutenir la pacification de la situation, la consolidation de la paix, la cohésion et l’unité nationale dans cet important pays, membre des trois organisations », a écrit Daniel Keel, le patron de la Division des communications au Secrétariat du Commonwealth.
Décentralisation, statut particulier…

D’après ce dernier, le président de la Commission de l’UA, les secrétaires généraux de l’OIF et du Commonwealth se sont surtout réjouis de la convocation du Grand Dialogue National parce que, de leur avis, celui-ci « a inauguré une nouvelle dynamique ». Moussa Faki Mahamat, Louise Mushikiwabo et Patricia Scotland ont à cet effet recommandé, entre autres, « l’accélération de la décentralisation, le statut particulier du Nord-Ouest et du Sud- Ouest et la révision des systèmes éducatif et juridique, y compris les mesures prises par le président Biya pour désamorcer les tensions politiques », révèle le responsable des relations avec les médias, au Secrétariat du Commonwealth. « Le Cameroun est un membre précieux de l’Union africaine, du Commonwealth et de la Francophonie, dont la riche diversité doit être célébrée, poursuit le porte-parole de l’institution basée à Londres. Chaque Camerounais mérite la paix et le retour à la normale ». Seulement, à en croire Louise Mushikiwabo « le gros du travail viendra des Camerounais eux-mêmes ». Pour la secrétaire générale de l’OIF, les organisations internationales « ne disposent pas de solutions miracles », mais œuvrent dans l’accompagnement des Etats à travers notamment « des conseils, des interventions dans des actions de médiation ou sur des sujets plus techniques, ou dans la contribution pour nos trois organisations, et particulièrement la Francophonie et le Commonwealth sur tout aspect du bilinguisme ».

Convaincus que le dialogue reste la voie privilégiée à encourager dans le contexte camerounais actuel, les trois émissaires qui ont également rencontré les principaux acteurs politiques, chefs religieux, représentants de la jeunesse et autres organisations de la société civile camerounaise ont encouragé toutes les parties prenantes à poursuivre la voie de la sagesse et de la responsabilité, en particulier celle du gouvernement dans la mise en œuvre des conclusions du Grand Dialogue National. Les trois dirigeants ont également demandé instamment que tout soit mis en œuvre pour rétablir la sécurité, la justice et les conditions permettant la reprise d’une vie normale dans les régions touchées par la crise. Et de réaffirmer leur détermination à aider les acteurs nationaux à rechercher les moyens de parvenir au consensus politique national nécessaire et à créer des conditions propices à la tenue des prochaines élections législatives et municipales, notamment dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays, en paix, dans l’unité nationale et conformément aux valeurs démocratiques.

Par Arthur Wandji

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