Crise à la Fécafoot :Le début de la fin du combat pour Abdouraman ?

Au terme du délibéré d’un mois, les juges de la Chambre de conciliation et d’arbitrage (CCA) du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) se sont déclarés incompétents pour connaître de cette affaire. Déboutant ainsi l’Association des clubs de football amateur du Cameroun (Acfac) dans leur requête en annulation des résolutions de l’Assemblée générale de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) du 10 octobre 2018 qui a adopté les nouveaux textes de la Fécafoot. Pour Jacques Edouard Nyobe, entraîneur de football, « ces juges ont été influencés ». Sans livrer le nom de l’influenceur. Du côté de la Fécafoot, on estime que « la loi a été dite. La CCA a débouté la partie demanderesse ». En attendant l’exposé des motifs qui devra donner plus de détails sur cette décision, les parties en conflits ne s’accordent pas sur cette décision longtemps attendue par la partie demanderesse. Laquelle a pressenti la défaite, en redoutant la veille de l’audience du 11 avril, un échec du fait des juges.

L’affaire se retrouve en arbitrage après l’échec de la conciliation. « La loi de 2018 a fait de la conciliation un préalable obligatoire. Ça veut dire que vous ne pouvez pas porter une affaire en arbitrage sans qu’elle n’ait au préalable fait l’objet d’un débat contradictoire en conciliation », rappelle Abdoulaye Ado sur les antennes de Sky one, une radio privée de Yaoundé. Après deux audiences, la Fécafoot avait décidé en décembre 2018 de ne plus s’entendre avec l’autre partie, et la CCA a donc signé un certificat de non conciliation qui a servi de base pour un nouveau recours, cette fois-ci en arbitrage. Sauf qu’en l’absence de nouvelles écritures, la Chambre a mis l’affaire en délibéré, pour s’en déclarer incompétente. L’Acfac dénonce « un déni de justice ». Elle qui avait déjà mal vu les dispositions des nouveaux statuts qui prévoyaient dans les procédures qu’en dehors des litiges strictement sportifs, à savoir ceux liés directement à l’aspect technique et pratique du football, la conciliation soit un préalable. « On ne peut pas me causer un tort et on m’oblige à m’entendre avec celui qui m’a causé ce tort», commentait Abdouraman Hamadou, président d’Etoile filante de Garoua et figure de proue des combats juridiques de l’Acfac.

Alors que la Fécafoot jubile, l’Acfac a déjà annoncé qu’elle relancera la procédure. Dans un communiqué rendu public ce même 11 avril 2019, Henry Claude Balla Ongolo, le président de l’Acfac, annonce l’engagement de l’association à attaquer la décision au Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne, en respect de l’article 75, al.2 des Statuts de la Fécafoot qui prévoient qu’« en cas d’épuisement des voies de recours internes à la Fécafoot, l’une des parties peut, en dernier ressort au plan national, saisir la CCA… »

Si l’échec dans ce long feuilleton juridique est rare chez Abdouraman Hamadou depuis 2013, il reste que l’avenir s’annonce de moins en moins radieux pour « l’analphabète » du droit qui jusqu’ici pourtant a laminé théoriciens et praticiens de la science juridique, avec aisance. La modification en 2018 de la loi portant organisation des activités physiques et sportives au Cameroun pourrait avoir compliqué la tâche au fils de Garoua. Entre temps, beaucoup de ses partisans ont changé de camps. Mais rien n’est totalement perdu pour l’Homme du TAS qui se montre encore invaincu.

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