Covid-19 : tolérance zéro face à l’incivisme

Les forces de l’ordre dépêchées dans les rues et les quartiers procèdent chaque jour à la mise sous scellés de boutiques et magasins, ainsi qu’a la saisie des marchandises.

Il est 17 heures 50 minutes ce vendredi 28 mars 2020 au quartier Nsam à Yaoundé. Le carrefour grouille de monde. Les petits commerces installés çà et là accueillent du monde. Comme les débits de boisson qui ne désemplissent pas de clients. Pourtant, dans 10 minutes, il sera 18 heures. Heure fixée par les pouvoirs publics pour l’arrêt de toutes les activités commerciales dans les villes et quartiers, en application des mesures du président de la République visant à lutter contre la propagation du coronavirus. Ici, tout le monde (ou presque) semble l’avoir oublié. Quand soudain, un pick up de la Il est 17 heures 50 minutes ce vendredi 28 mars 2020 au quartier Nsam à Yaoundé. Le carrefour gendarmerie nationale se gare avec à son bord une dizaine d’élèves gendarmes. Munis d’un mégaphone et d’un porte-voix, les éléments de la patrouille passent à la sensibilisation « avant les représailles », disent-ils. « Populations de Nsam, il est 18 heures passées. Veuillez arrêter vos activités. Fermez tout et rentrez à la maison. Respectez les instructions du chef de l’Etat. C’est pour notre bien. Nous devons tous lutter contre la propagation du Coronavirus », sensibilise avec fermeté un gendarme. Mais ce message semble tomber dans les oreilles des sourds. En dehors d’un grand bar situé en plein carrefour, où les employés s’attèlent à ranger les chaises et tables afin de fermer, tous les autres commerces de poursuivent.  

FERMETURE ET SAISIES  

Vient alors 18 heures. Et la patrouille se rend immédiatement rendue au lieu-dit « mobile Olezoa » où, à la surprise générale, l’un des bistrots du coin dénommé « Point de rencontre » est en effervescence. Sur instruction du chef d’escorte, les clients vont être contraints de se lever, et les chaises quant à elles sont emportées par les hommes en tenue. Malgré l’opposition farouche de quelques clients, le débit de boisson sera fermé. « Madame, rangez vos poissons et éteignez le feu. Je m’adresse à vous tous ; que chacun range sa marchandise. Dépêchez-vous sinon je vais embarquer vos choses », ordonne un gendarme aux commerçants installés devant le bar. Au même moment, une autre équipe de patrouille sillonne le long de la rue, obligeant les commerçants à fermer boutique. Le secteur passe au peigne fin et les contrevenants aux instructions du chef de l’Etat voient leurs biens tout simplement confisquer. « Retrouvez-nous à la brigade de Melen », lancent les gendarmes après saisie.  Un tour au lieu-dit mobile Mvog-Ada le lendemain donne lieu au même spectacle : des commerçants entêtés sont restés ouverts après le couvre-feu. Mal leur en a pris ; en patrouille, des gendarmes vont procéder à la casse des comptoirs situés sur le trottoir sous le regard impuissant de leurs propriétaires. Les marchandises installées à l’extérieur des boutiques sont emportées et les commerçants sommés d’arrêter leurs activités immédiatement. « Vous voulez défier le chef de l’Etat ? On vous demande de fermer vous ne voulez pas ? Ce n’est pas une blague. Le Coronavirus tue, c’est une maladie dangereuse qui se propage très rapidement. Si vous suivez les instructions du gouvernement et de l’Organisation Mondiale de la Santé, nous allons vaincre cette maladie et tout va revenir à la normale », sensibilise un gendarme en saisissant la marchandise d’un contrevenant aux mesures édictées par le gouvernement. Sur l’axe Terminus Mimboman-Nkoabang, à 20 heures et quelques minutes, certaines boutiques sont encore ouvertes. Les véhicules des équipes de patrouille débarquent. Certains commerces sont mis sous scellés. Les plus chanceux voient une partie de leur marchandise emportée.  

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