Covid-19: Le temps du business

Dans les rues de Yaoundé depuis lundi, pas un pas sans porteur de masque. Le port obligatoire du masque contre le coronavirus entrait en vigueur ce jour, tel que prescrit parle Premier ministre, chef du gouvernement. Au bonheur des commerçants dont beaucoup se sont reconvertis à ce produit, dès le week-end dernier. Sur les antennes du poste national de la Crtv, une couturière déclare que « le travail est rare maintenant ; je m’occupe en cousant les masques que je vends pour survivre ». Ils sont nombreux, les couturiers qui s’y sont engagés. « La demande est si forte que même si tu n’y avais pas pensé, tu vas simplement suivre les autres», rapporte un tenancier d’un atelier de couture.

Les clients redoutent les masques importés : « non seulement c’est cher, mais ce n’est pas fiable car beaucoup de choses sont dites sur les masques fabriqués en chine et en Europe ou en Amérique. Ça ne rassure pas. En plus, c’est même à usage unique ; or les masques fabriqués localement peuvent être utilisés plusieurs fois. C’est pour cela que je préfère ce qui est fabriqué par des gens que je connais », préfère un cadre d’administration. Les plus exigeants préfèrent les acheter en pharmacies. « Beaucoup de gens s’approvisionnent chez nous. beaucoup de nos visiteurs demandent surtout les masques en se disant que la pharmacie est le lieu le plus indiqué pour acheter tout ce qui se rapporte à la protection ou aux soins médicaux», témoigne Diane, auxiliaire de pharmacie.

C’est de la débrouillardise. La qualité est questionnable. « Il n’y a pas de norme», entend-on régulièrement. A chaque fabriquant selon son niveau d’éducation ou l’attractivité gain : « Chacun fabrique comme il peut ; je fais des masques qui vont couvrir du menton au nez», se contente Henriette, basée au lieu dit Carrefour Eleveur. Se baladant dans les rues la nuit tombée. « C’est le moment d’attraper le plus de clients possibles. A défaut de laver le masque qu’ils ont porté aujourd’hui, ils vont changer demain main ; certains n’aiment pas porter les mêmes masques tous les jours », a-t-elle expérimenté. Entre deux réponses, la couturière interpelle des passants et propose sa marchandise : « protégez-vous contre le coronavirus : moins cher. 200F», aguiche-t-elle.

Gabriel Dodo Ndoke sur le tard, rassure

Il y en a qui font parler leur éducation : « un bon masque doit déjà avoir deux couches, pour maximiser les chances de protection du porteur : la couche intérieure est le dernier filtre et doit de ce fait empêcher tout élément qui a pu traverser la première couche d’accéder aux narines ou à la bouche », explique Judicaël. « Les masques qui ont une seule couche ne vous protègent pas car dès qu’un corps malveillant traverse, vous êtes exposé. Entre les deux couches du masque, on peut même mettre une couche de coton car le coton filtre encore mieux», ajoute-t-elle. On comprend qu’ici, les prix soient de 500F. « Mais quand je n’ai pas inséré le coton à l’intérieur, je peux vendre à 300F », indique Judicaël.

En attendant les normes requises. Mission en a été confiée au ministre de l’Industrie, des mines et du développement technologique (Minimidt) lors du dernier comité interministériel de lutte contre le Covid-19. Gabriel Dodo Ndoke a rendu sa copie lundi, jour de début du porte obligatoire du masque tel que décidé par le Premier ministre, chef du gouvernement. « Ce qui importe pour nous c’est la qualité du produit final. Ce n’est pas l’environnement de sa production», soutient Gabriel Dodo Ndoke, le Minimidt. Pas que le gouvernement laisse aller : « Les fabricants artisanaux devront eux aussi se conformer à l’itinéraire technique qui a été tracé et qui va être mis à leur disposition », assure-t-il. En clair, « tous ceux qui devront se mettre à la fabrication des maques, que ce soit à l’industriel à l’artisanat, devront respecter l’itinéraire technique». Sans oublier les importateurs : « Tous les produits qui seront importés devront se conformer à la norme établie. Et ce contrôle se fera déjà à l’embarquement, avant qu’ils n’arrivent au Cameroun», promet-il, y incluant les gels hydroalcooliques. Garantissant que « les prix seront démocratiques».

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