Abba Sadou. Le mouton noir de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2017

L’indice de perception de la corruption (Ipc) dressée par la Commission nationale anticorruption (Conac), au terme de l’enquête menée en 2015 et dont les résultats viennent d’être rendus publics, place le ministère des Marchés publics (Minmap) en tête des administrations les plus corrompues du Cameroun. Avec une note de 7,77/10. Suivi du ministère des Finances, en tant que Services centraux, avec 7,02. Et ce sont les seules des 43 administrations publiques (ministères, entreprises publiques et parapubliques, organismes étatiques, collectivités territoriales décentralisées) concernées par cette étude. six autres pointent entre 6,56 et 6,08. Ce sont respectivement le ministère de la Justice, la Gendarmerie nationale (6,42), le ministère des Transports (6,37), le ministère des forêts et de la faune (6,25), le ministère des Mines, du développement technologique (6,17) et les impôts.

Dans le ventre supérieur du tableau, la police se glisse au top avec 5,99/10, légèrement au-dessus du ministère du Cadastre et des affaires foncières (Mindcaf) qui a 5,94 et de la Cameroon telecommunications (Camtel) qui obtient 5,83. On retrouve ici respectivement les ministères en charge de l’Agriculture, de la Santé publique, de l’Administration territoriale et de la décentralisation, du Commerce, des Travaux publics, etc. Dans le ventre inférieur, classé dans la barre de 4/20, avec des différences dans la partie décimale, huit administrations (respectivement la Cnps, les ministères en charge de l’Habitat, de la Promotion de la femme, de l’Elevage, de la Fonction publique, de l’Economie, de la Douane et du ministère des Arts et de la culture.

Les Services du Premier ministre « blancs comme neige »

Les meilleurs élèves de la Conac sont les Services du Premier ministre, totalement propres selon l’enquête (0,00/10) et la Conac elle-même qui n’a pas une image entièrement blanche. Le gendarme est crédité de 0,5/10. Et dans une certaine mesure le ministère des Relations extérieures (1,33/10). En revanche, la Conac peut exhorter cinq administrations à faire un dernier effort vers la brillance. Ce sont les ministères en charge de la Formation professionnelle (3,32), de l’Energie et de l’eau (3,31), des petites et moyennes entreprises (3,27), d’Elecam (3/10) et du ministère en charge du Travail (2,60).

Ainsi, si « dans l’ensemble la lutte contre la corruption a progressé », Dieudonné Massi Gams en redemande en matière d’effort : « on peut encore faire mieux ». Évoquant les entraves à ce combat, que sont notamment la peur des représailles, l’inertie, la complicité, l’absence des instances de lutte dans l’arrière-pays.

Les enquêtés se sont exprimés sur la transparence dans les différents administrations publiques et quelques structures privées. Les critères étant l’accueil des usagers, la disponibilité des agents, le respect des usagers, les renseignements fournis aux usagers, l’information fournie, la composition des dossiers, la complexité des procédures, l’identification des bureaux par des plaques indicatives, l’affichage des coûts des prestations, l’écart observé entre les coûts affichés et ceux réellement payés, le contact avec les usagers, la diffusion et la vulgarisation des textes réglementaires du secteur aux usagers. Les administrations, objet de la notation des usagers, se faisant sur la base de 10. Et dans l’ensemble, les notes allaient de 3,88 à 7,07/10.

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