Chantiers de la CAN : 150 milliards payés aux entreprises

Dans le détail, 135 milliards ont déjà été payés, tandis qu’un virement de 11 milliards est imminent. Si Prime Potomac a reçu plus de 16 milliards de francs CFA à ce jour, d’autres comme, China Machinery Engineering Corporation a reçu plus de 24 milliards.

« Le gouvernement a respecté ses engagements dans les délais et à ce jour, il n’existe aucun retard dans le paiement des entreprises en charge des chantiers de la CAN 2021 ». Propos d’un cadre du ministère des Finances. Et pour appuyer ses révélations, ce fonctionnaire, membre de la chaîne de paiement des décomptes dus aux sociétés en charge des travaux de rénovation ou de construction des infrastructures de ce tournoi avoue que c’est au total 150 milliards de francs CFA qui ont été versés dans les caisses des entreprises, dans le but de leur permettre d’évoluer sereinement avec les travaux. De manière détaillé, indique notre informateur, les entreprises ont déjà perçu 135,057 milliards de francs CFA. Bien plus, des paiements d’un montant de 11,682 milliards de francs CFA sont imminents. « Toutes les vérifications ont déjà été faites, il ne reste plus qu’à procéder aux virements », confirme une source au Trésor.

China machinery: Plus de 24 milliards décaissés

Dans la liste des entreprises ayant reçu des paiements de la part de l’Etat, figure la société China Machinery Engineering Corporation qui conduit la réfection de deux stades dans la région de l’Ouest. Sa fiche de décaissement affiche, selon nos sources, 9,115 milliards de francs CFA en 2016, 500 millions de francs CFA en 2017, 11,5 milliards de francs CFA en 2018 et 3,190 milliards en 2019, y compris 500 millions de francs CFA en attente d’exécution. « En ce qui concerne ce dernier montant, ce n’est plus qu’une question de jour », explique un expert du Minfi. Ce qui fait un total de 24,305 milliards de francs CFA.

Prime Potomac : 16,537 milliards virés

Outre l’entreprise chinoise, Prime Potomac, chargée de réaliser les travaux de quatre terrains d’entrainement, la réfection de l’hôtel Bénoué et la construction d’un hôtel quatre étoiles à Garoua (Nord), a reçu dans ses caisses près de 13 milliards de francs CFA en 2018. La dernière créance ayant été soldée le 29 novembre 2018, soit 500 millions de francs CFA. En 2017, cette même entreprise avait perçu 3,8 milliards de francs CFA. A date, précise une source proche du dossier, il est prévu que soient mis à la disposition de Prime Potomac des ressources à hauteur de plus d’un milliard de franc CFA, afin qu’elle puisse poursuivre avec les travaux.

C’est dire que s’il y a un problème à l’origine du retard observé sur certains chantiers de la Coupe d’Afrique des Nations 2021, ce n’est sans doute pas celui du financement, mieux, du payement des décomptes par le ministère des Finances (Minfi). Sur ce point, des experts dudits ministère sont formels : « les décomptes déposés sont payés, une fois que toutes les vérifications des pièces à fournir sont faites ». Bien plus, précise une autre source, « dans le cas spécifique des procédures liées à la CAN 2021, les décomptes sont payés en procédure d’urgence », parce que poursuit notre source, « les instructions données en la matière demandent que les dossiers relatifs à cette compétition soient traités avec diligence, dans l’optique de permettre aux entreprises sur le terrain d’évoluer sereinement avec les travaux ». D’ailleurs, argue la même source, « alors même que les normes de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale, en matière de règlement des paiements liés à ce type de prestation prescrivent un délai de 90 jours, des mesures sont prises au Minfi pour régler les décomptes avant ce délai. Et c’est ce à quoi nous nous attelons ». Et ce n’est pas tout, martèle un autre expert. « Il est même arrivé que l’on anticipe sur certains paiements, dans le but d’encourager les entreprises à livrer les chantiers dans les délais », indique cette source. Quid des remous observés au sein de l’entreprise Piccini ?

Le cas Piccini

Selon des sources crédibles, les mouvements d’humeurs observés au sein de l’entreprise italienne Piccini ne sauraient être imputables au non respect des engagements qui lient l’Etat du Cameroun à cette société. Mais davantage à « des questions de gestion opérationnelle ». En clair, expliquent ces sources, « il est fort probable que le carnet de commande locale du groupe Piccini ait dépassé les 15 % des ressources locales qui lui était destinées ». Le problème, soutiennent ces mêmes sources, « n’est donc pas financier, mais plutôt interne à l’entreprise ».

Par Junior Matock
Source : Défis actuels

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