Chan 2020 : La Caf met le Cameroun sous pression

L’instance faitière du football africain a programmé le tournoi en avril, sur quatre sites donc Limbé-Buéa.

Fin de tergiversations. Le Championnat d’Afrique des nations (Chan) 2020 se jouera au Cameroun. Pour montrer sa bonne foi, la Confédération africaine de football (Caf) régulièrement soupçonnée de vouloir une nouvelle fois déposséder le pays de Roger Milla de son Chan, a annoncé la période de tenue de la compétition pour avril 2020. Avec comme sites, Yaoundé-Mfandena, Douala-Japoma, Douala-Bepanda et Limbé-Buéa. Et le tirage au sort prévu pour janvier. Selon des informations données ce jour par Narciesse Mouelle Kombi, le ministre des Sports et de l’éducation civique, en installant des membres du comité d’organisation du tournoi, à Yaoundé.

La Caf a tranché en rassurant les autorités camerounaises sur un sujet qui alimentent doutes et polémiques dans les esprits au pays des Lions indomptables. Les chantiers des infrastructures évoluant au rythme des grèves et luttes de pouvoirs. Malgré la course engagée par le pays organisateur sur le terrain du déploiement du personnel devant assurer l’organisation matérielle de cette compétition initialement attribuée au Kenya, avant d’être cédée au Cameroun qui lui-même perdait la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2019, au profit de l’Egypte.

Le Togo et la Can 2010

Si le Cameroun peut dormir tranquille avec la certitude que l’organisation lui revient de façon officielle, la Caf ayant pour une fois fait une déclaration claire, il reste qu’en dehors de En dehors de Yaoundé-Mfandena et de Limbe-Buea, les autres sites retenus sont encore en chantiers. Notamment Japoma où le Turc Yenigum a bouclé les travaux du stade proprement dit, mais les voies d’accès demeurent une équation difficile à résoudre depuis plusieurs mois. Et pour ne rien arranger, la pénétrante Est de la capitale économique, n’arrange pas la situation. Le chantier de bitumage de cette route est à l’arrêt depuis des mois, en raison d’une crise des défaillances de l’adjudicataire retenu par le ministère des Marchés publics. Après avoir rompu le contrat avec les Chinois, le ministère des Travaux publics est encore dans l’expectative. Par ailleurs, la crise qui secoue les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ne semble pas toujours donner des gages de sécurité. Si le Sud-ouest semble plus calme que le Nord-ouest, il n’en demeure pas moins vrai que la guerrilla est difficilement contrôlable par les forces de défense et de sécurité. Patrick Ekema, le maire de Buéa qui parvenait à juguler la peur qu’imposent les séparatistes, vient de quitter la scène, abandonnant les partisans de la paix quelque peu orphelins.

Tous ces problèmes doivent être résolus dans les six mois à venir. La route peut l’être, par la force de l’engagement patriotique des gouvernants. Mais le volet sécuritaire est un défi difficile à relever. L’argument sécuritaire a déjà été évoqué dans les couloirs de la Caf en ce qui concerne la Can 2019, le Cameroun n’est pas encore assuré que cet argument ne pourra pas être à nouveau évoqué. La Caf connaît un antécédent en matière sécuritaire: lors de la Can 2010, l’équipe nationale du Togo avait essuyé des tirs de feux nourris de séparatistes cabindais, et des joueurs avaient été blessés. Cet incident avait déteint sur l’image de la Caf, alors que la sélection togolaise avait quitté l’Angola, frustrée de voir la Caf engager la compétition sans tenir compte de cette crise de confiance.

- Publicité -

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.