Afrobasket 2019 : les raisons d’une élimination précoce

Les Lionnes indomptables du basket ont été éliminées dès le premier tour de l’Afrobasket 2019, qui se déroule à Dakar.

Dure aura été la compétition pour les Lionnes indomptables

Face à l’Egypte le 14 août dernier, les Lionnes indomptables ont laissé filer la victoire qui était pourtant presque validée. Alors qu’elles avaient l’avantage de 14 points à dix minutes de la fin de la partie, les Camerounaises se font rattraper, puis supplanter par des Égyptiennes révoltées. La faute à quelques insuffisances techniques : « elles nous ont mené au premier quart temps, elles nous ont mené au second quart temps ; et le coach nous a rappelé à l’ordre et nous a dit que ces filles du Cameroun chutent beaucoup, elles se sont beaucoup donné, que nous devons accélérer, comme nous l’avons fait face au Sénégal. C’est ce que nous avons fait et nous avons remonté la pente », explique Soraya, joueuse égyptienne. « Mes titulaires sont tombées sous le coup de plusieurs fautes et je me suis sentie obligée de les remplacer, faisant ainsi plusieurs rotations, pour essayer de maintenir le niveau. Sauf que avec les remplaçantes, quand le jeu ne réussit pas, on est obligé de ramener celles qui font des fautes ; or quand on a des problèmes de fautes, on est moins présent en défense, on est moins agressive. Ça peut aussi expliquer la défaite », justifie Natosha Cummings Price. Mais le sort du Cameroun avait déjà été scellé. Puisqu’après une victoire d’entrée face à la Tunisie (53-95), le Cameroun s’est fait humilier par le Nigeria (39-106). Une raclée qui était prévisible, tant le Nigeria Fait office de favori et avait avec lui la plupart de ses cadres expérimentées.

Une équipe Inconnue du coach

Mais dans l’ensemble, si la 43ème nation africaine de basketball féminin a eu du mal à s’imposer dans cette compétition, elle ne semblait pas être préparée pour faire mieux. « On n’avait pas un groupe assez solide, un groupe qui avait le moral d’une telle compétition majeure. Beaucoup étaient des novices, et jouaient leur premier Afrobasket », fait observer Joëlle Bogmis, reporter de sport, habituée des milieux de basket-ball. Le Cameroun s’est lancé dans l’aventure en opérant une révolution dans ses effectifs. Guy Moudio a été éjecté du banc de touche en mai, soit à deux mois du tournoi final, et remplacé par l’Américaine Natosha Cummings Price, avec comme adjoint l’Italien Stefano Bizzozi. Les nouveaux maîtres du banc de touche ont démoli la tanière en rajeunissant au maximum. Un rajeunissement qui n’a pas toujours rimé avec expérience. Ainsi, si Natosha a plus fait confiance à la légion étrangère, elle s’est débarrassée de leaders et cadres telles Lonlack et Priscilla Mbiandja, pour ne retenir que Marie Ange Mfoula et Amina Njonkou, parmi les habituées de l’Afrobasket, du moins pour les trois dernières éditions.

Pour une technicienne qui ne connaît pas la tanière, la tâche ne pouvait être facile. « Elle n’a pas eu le temps de bien roder son groupe », constate Joëlle Bogmis. Le stage d’Istanbul ayant été l’unique occasion pour le nouveau staff de connaître l’équipe. « Je n’ai pas un vécu avec la sélection. Ça fait quelques mois seulement que je suis là, contrairement aux autres qui sont en poste depuis plusieurs mois, voire plusieurs années », reconnaît Natosha. « J’ai besoin d’avoir un bon vécu avec mon équipe», lance-t-elle. Aura-t-elle l’occasion d’avoir ce vécu ? Rien n’est sûr.

Querelles

Déjà, des lignes de fractures commencent à se dessiner. Dans un message diffusé sur les réseaux sociaux, Ramses Lonlack, une des anciennes non retenue pour Dakar 2019, a craché son venin : « C’est devenu une affaire de business. Ramenez nos coaches locaux ; peut-être qu’ils n’ont pas le niveau comme vous le dites, mais de 2011 à 2017, ils nous ont amenées en quart de final. On ramène un staff avec aucun qui connait le potentiel des joueuses. J’en ai marre et je n’arrive pas à comprendre qu’un coach mette son égo a avant une équipe». Une sortie qui cache mal des frustrations, et surtout qui confirme les lacunes d’une patronne du banc de touche qui elle–même reconnaît ne pas (encore) maîtriser son équipe.

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