Affaire Maurice Kamto : Les avocats dénoncent des violations des droits des gardés-à-vue

Les détenus sont privés du droit de visite et d’assistance judiciaire depuis plusieurs jours.

Me Emmanuel Simh: le droit à la visite et à l'assistance ont été violés

Dans un communiqué de presse rendu publique ce 12 février 2019, le collectif des avocats constitués pour la défense des droits des personnes interpellées dans le cadre des « marches blanches » organisées par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) et ses partis sympathisants, dénonce la privation « du droit de visite et d’assistance de leurs avocats » de leurs clients détenus à Yaoundé. Après avoir manqué ce matin l’occasion de rencontrer Maurice Kamto et d’autres cadres ou sympathisants de ses manifestations détenus au Groupement spécial des opérations (Gso) à Yaoundé. Mes Souop, Simh, Meli, Woupala, Chendjou, Menkem, Nougang qui se sont rendus au siège de ce corps spécial de la police camerounaise, ont appris qu’« une autorisation du Commissaire du gouvernement doit être préalablement sollicitée par les avocats » des détenus avant de solliciter une quelconque visite à leurs clients.

Une énième fois, une de trop pour les défenseurs de la cause des justiciables. « Vendredi 08 février 2019, au Gso, à l’encontre de Mes Simh, Kamkui et Mobi Djuikom, ainsi que le Samedi 09 février 2019 au Sed où Me Meli et Me Chendjou n’ont pas pu avoir accès aux détenus. La même interdiction s’est reproduite hier 11 février 2019 à l’encontre de Me Simh au Gmi où sont par ailleurs détenus deux Avocats », répertorie le communiqué signé de sept avocats du collectifs.

Le communiqué dénonce la violation de l’article 122 al. 3 du Code de Procédure Pénale qui accorde aux personnes privées de leurs droits d’aller et venir le droit à la visite et à l’assistance judiciaire. On apprend que « le Bâtonnier de l’Ordre a été saisi de cette situation étonnante, que le collectif condamne et dénonce, et qui constitue une entrave à l’exercice professionnel des Avocats et une violation grave des droits fondamentaux de leurs clients».

Maurice Kamto, le président du Mrc, candidat déclaré 2ème à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, n’a jamais accepté les résultats proclamés par la cour constitutionnelle. L’homme du « bulletin rouge » avait d’ailleurs anticipé au lendemain du scrutin, en annonçant son élection. Avant d’être désavoué par la plus haute juridiction du pays. Depuis lors, Maurice Kamto organisé des manifestations pour « dénoncer le hold-up électoral ». C’était le cas le 26 janvier dernier dans plusieurs villes du pays. Des centaines de manifestants avaient été arrêtés, et les cadres du Mrc deux jours après au domicile d’Albert Dzongang, président de la Dynamique et proche de Maurice Kamto. Depuis, ils sont tous incarcérés dans des cellules des Corps spéciaux de la police nationale, et de la gendarmerie nationale. Sous le coup d’une garde-à-vue administrative décidée par le Préfet du Mfoundi.

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